De nombreux qualifiés à la CAN donnent, eux aussi, des signes d'inquiétude à leurs fans. L'équipe nationale est l'une des premières formations qualifiées à la CAN 2004, à rejoindre la Tunisie. Elle est, maintenant, à pied d'oeuvre à Sousse et se retrouve face à son destin. D'ici dimanche, jour de son premier rendez-vous africain contre le Cameroun, elle va devoir répéter ses classiques et trouver la solution au problème posé par le manque de cohésion qui lui a fait tant de mal face au Mali jeudi dernier. Il est certain qu'elle ne partira pas favorite contre cette grosse machine des Lions Indomptables du Cameroun mais un match ne ressemblant jamais à un autre, il convient de ne pas la donner battue d'avance. On rappellera qu'en 2000, en quart de finale, le Cameroun s'était pratiquement baladé en première mi-temps face aux Verts, menant sur le score de 2 buts à 0, mais, après le repos, il y eut un changement de situation et les Algériens, qui avaient réduit la marque, avaient frôlé, à maintes reprises, l'égalisation. La défaite contre le Mali a permis de déceler les lacunes du onze algérien et de prouver le retard accusé dans sa préparation. Les qualificatifs allant dans le sens d'une dévalorisation de cette formation ont été utilisés jusqu'à l'usure. Pourtant une phrase de Henri Stambouli, le coach du Mali, à l'issue de la confrontation de jeudi dernier aurait mérité d'être méditée. Stambouli avait affirmé que Sâadane «avait eu beaucoup de courage pour affronter le Mali une semaine avant le début de la CAN. Moi-même, on m'avait proposé d'affronter le Cameroun, puis l'Egypte, mais j'ai dû refuser car il s'agit de deux grosses cylindrées et une défaite risquerait de faire des dégâts». L'entraîneur français du Mali voulait dire qu'affronter une grande équipe à quelques encablures de l'ouverture de la CAN constituait un risque, car au moindre échec, la presse fait sortir sa grosse artillerie et ne se privera pas de verser dans sa critique la plus virulente. On peut, en effet, se demander ce qui se serait passé si l'équipe nationale avait eu à rencontrer un adversaire du calibre, par exemple du Tchad ou du Niger c'est-à-dire des équipes qui n'ont rien à voir avec celle du Mali. La victoire acquise, on se serait empressé de tresser des lauriers à Sâadane et de couvrir de louanges les Verts. Non, il est heureux que ce soit le Mali que l'EN ait eu à affronter car, de cette manière on est édifié sur le degré de préparation du onze national qui aura, comme l'a dit Sâadane jeudi soir, «tâté la réalité du terrain». D'ailleurs il n'y a pas que le coach algérien à se faire du souci à quelques jours de l'ouverture de la CAN. Son collègue égyptien, Mohsen Salah, a, lui aussi des problèmes avec sa sélection qui a, pourtant, bénéficié du meilleur programme de préparation de toutes les équipes qualifiées à la CAN, avec un nombre impressionnant de matches amicaux contre des équipes de renom comme la France et la Suède. Lors de ses deux dernières sorties, mercredi dernier et avant-hier, cette équipe n'a pu faire que match nul chez elle face à la RD du Congo (2-2) et le Burkina Faso (1-1), deux autres invités de la CAN 2004. Ce sont là deux résultats qui plaident en faveur des chances des Algériens qui auront les Egyptiens comme adversaires en Tunisie. Même l'équipe nationale de ce dernier pays connaît des problèmes si l'on se fie au maigre résultat (victoire sur le score de 2 buts à 1 seulement et ce à Sfax même) enregistré face au modeste Bénin. Apparemment, toutes les équipes ne peuvent dire au jour d'aujourd'hui qu'elles sont prêtes. L'EN a, certes, du retard mais il ne faut pas désespérer. Dimanche prochain, aux environs de 20h45, à l'issue du match contre le Cameroun, on aura un premier élément de réponse sur ses réelles aptitudes.