Le secteur éducatif de cette wilaya est actuellement traversé par des zones de turbulences qui ne manqueront pas, dans les prochains jours, de se traduire sur le terrain par des actions de protestation en témoignent les déclarations du mouvement syndical porteuses de menaces à peine voilées. Le Syndicat d'entreprise des travaileurs de l'éducation Sete dont le conseil de wilaya s'est réuni récemment, a rendu publique une déclaration que l'on peut qualifier d'alarmante. Le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation, affilié à l'Ugta, fait état d'une rentrée scolaire «peu reluisante» tout en faisant un constat amer. «Les mobilisations insistantes de l'an dernier ont arraché beaucoup d'acquis dont certains, présumés réglés, restent non concrétisés sur le terrain», lit-on dans ce document qui fait également état de trois rounds de négociations tenus avec le nouveau directeur de l'éducation, lesquels ont permis le règlement de certains conflits individuels et collectifs; cependant, notent les syndicalistes, «sur les grands dossiers, aucun accord n'a eu lieu, au contraire, il y a même une tentative de remise en cause des précédents acquis». Conscient des difficultés que vivent les travailleurs du secteur et prenant acte du manque des moyens, le Sete, tout en restant ouvert au dialogue, lance un préavis de grève en demandant de prendre en considération dans l'immédiat une série de revendications socioprofessionnelles qui se résument à «l'ouverture de 400 postes budgétaires, la surcharge des classes, la reprise des contractuels, l'annulation du projet de centralisation des paiements des salaires, etc». De son côté, le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) a rendu une déclaration à l'issue de la réunion de la section régionale de Béjaïa pour faire état «des multiples nécessités, difficultés et autres aberrations auxquelles est confronté le secteur de l'éducation». Pour ce syndicat «la refonte du système éducatif est une nécessité de l'heure». Il est fait état des questions liées «au grave déséquilibre touchant le personnel scolaire» et de son rejet des mises en place de centres payeurs au niveau des directions de l'éducation. Revenant sur les événements du Printemps noir, le Satef considère que «tenter d'essouffler ou de travestir les actions du mouvement ne peut être que dangereux» et de conclure: «la réappropriation de la citoyenneté et de la dignité des travailleurs sont une priorité».