Il l'a été hier par une grève générale de protestation initiée par le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation affilié à l'UGTA. Cette action, qui s'étalera sur trois jours, se veut pour les syndicalistes du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete) un moyen de pression sur les autorités de tutelle pour la prise en charge effective des revendications. Le taux de suivi de la grève varie d'une région à une autre. Si ce dernier avoisine les 90% à Sidi Aïch et Kherrata, il n'en est pas de même à Amizour où les élèves ont suivi leurs cours normalement à cause d'un ancien désaccord entre le Sete et l'Union territoriale de cette localité. Partout ailleurs, l'adhésion à ce mouvement est différemment appréciée. Ainsi, dans certaines daïras, la participation ne dépasse guère les 50%, tandis que dans d'autres, elle oscille entre 60 et 80%. Pour les animateurs du Sete, il s'agit d'une réussite totale. «L'adhésion des travailleurs et travailleuses est une réponse claire à ceux qui tentent de dénaturer notre action», une réponse à peine voilée, non seulement à l'autre syndicat rival le Satef, mais aussi à certains animateurs du mouvement citoyen qui voient en cette grève «une façon comme une autre de ressusciter le comité populaire», pour reprendre les propos de l'un d'entre eux. Les citoyens, de leur côté, se sont montrés, hier, mécontents de cette grève. Connaissant les rapports souvent tendus qu'entretient ce syndicat avec la tutelle, les parents redoutent fortement que ce bras de fer dure encore longtemps. La menace de «radicalisation» brandie par le Sete «au cas où les revendications rendues publiques ne seraient pas satisfaites», n'est pas étrangère à cette réaction des parents qui se traduira, dès aujourd'hui sur le terrain, par une marche des mères, organisée par le Mnpe (Mouvement des mères pour la protection des enfants). Cette marche, dont le mot d'ordre est: «Non à la prise en otage de nos enfants» se veut une expression de refus catégorique des mères aux grèves scolaires, quel qu'en soit l'initiateur. A ce sujet, M.Kaci Belaloui, animateur de la coordination syndicale de Sidi Aïch, rétorque: «Notre plate-forme de revendications parle d'elle-même.» Et d'ajouter: «Nous ne faisons pas de politique, nous défendons tout simplement les travailleurs de notre secteur.» Concernant les revendications, notre interlocuteur s'étalera longuement sur la surcharge des classes, le manque d'effectif, quant aux enseignants, le problème du logement et la réintégration des contractuels... Déterminés à aller jusqu'au bout pour faire aboutir leurs revendications, les syndicalistes du Sete comptent organiser un rassemblement des cadres devant le siège du ministère de l'Education, à Alger, demain mardi 13 novembre. Une action qui sera soutenue par une autre journée de grève avant l'ultime recours à une grève illimitée. Ainsi donc, le secteur éducatif connaîtra, à partir d'aujourd'hui, des perturbations qui interviendront dans une conjoncture marquée par une anarchie totale et dans un climat de doute et d'insécurité, qui perdure malgré les cris de détresse de la population pour une sortie rapide de l'impasse.