Les premières exportations de GNL ont commencé dès 1964, à Arzew, à partir de la première usine de liquéfaction de gaz naturel au monde. La Sonatrach, pionnière dans le GNL, dispose de quatre complexe, de liquéfaction du gaz naturel, 3 à Arzew et 1 à Skikda du fait que les réserves gazières représentent presque 60% du total des réserves en hydrocarbures. Ces antennes portuaires contrôlent les opérations de chargement du GNL. Elles assurent, également, la coordination entre les représentants commerciaux des clients sur site, les complexes de liquéfaction, les méthaniers et les services portuaires et douaniers. Aujourd'hui, Sonatrach dispose d'un portefeuille d'une vingtaine de clients répartis dans plus d'une dizaine de pays. Le volume de gaz engagé à ce jour pour l'exportation dépasse largement les 60 milliards de m3 dont 56 % par voie de gazoduc et 44% par voie de GNL. Ce dernier est livré sous forme contractuelle à l'Italie, la France, la Belgique, l'Espagne, la Turquie, la Grèce et les Etats-Unis. Le GNL est destiné aux marchés lointains ou inaccessibles par gazoducs. Le complexe GNL de Skikda touché par la dernière catastrophe s'étend sur une superficie de 92 ha. Il comprend six importantes unités de traitement de gaz et d'hydrocarbures. La plate-forme pétrochimique a été construite sur le modèle des combinats de l'ex-Union soviétique dans les années 1970 et 1980. Sa capacité d'exportation est de plus de 15 millions de tonnes de GNL, de pétrole et de produits pétroliers raffinés par an. Ce complexe constitue l'un des principaux centres industriels algériens du fait qu'il représente 23% de la production de GNL algérien sur un total de 26,9 milliards de m3. Il est à rappeler que le gaz GNL rapporte la moitié des recettes des hydrocarbures de l'Algérie qui se sont élevées - selon des sources ministérielles - à 24 milliards de dollars en 2003. Certaines unités, à savoir les unités 10, 20 et 30 ont débuté leur production en 1972 tandis que les trois autres (40, 5 et 6 ) ont été mises en piste en 1981. La capacité de production de cette plate-forme est estimée à 11,2 milliards de m3 par an de GNL, de 323.000 t/an d'éthane, 306.240 t/an de propane, 213.510 t/an de butane et de 113 850 t/an de gazoline. Trois entreprises étrangères ont coopéré dans l'édification de cette plate-forme. Les unités 10, 20 et 30 ont été construites par la société française Technip, les 40, 5 et 6, bâties à 70% par Pritchard Rhodes et reprises par Pullman Kellog (Etats-Unis). Trois autres sociétés algériennes, à savoir la Compagnie algérienne d'assurances transport (Caat), la Trust Algeria et la compagnie d'assurances des hydrocarbures, assument conjointement la tâche d'assurer les six unités de complexe. La Caat garantit la couverture des activités de liquéfaction et de traitement de gaz au même titre que les installations de production amont et aval et les canalisations de transport. La Trust Algeria quant à elle a pu décrocher la convention relative à la couverture des risques industriels. La société assure aussi une autre tâche liée à l'activité civile et aux actions entreprises dans le cadre de l'exploitation et du développement des sources d'énergie. La catastrophe de lundi dernier, qui a endommagé visiblement ce complexe, ne devrait pas peser lourdement sur l'économie nationale. En effet, selon un communiqué de Sonatrach, «cette dernière a une flexibilité unique au monde qui lui permet de pouvoir utiliser ses capacités de pipeline à l'exportation». En outre, Sonatrach rassure qu'aucun effet notable sur les habitations de la ville de Skikda n'a été constaté du fait de leur éloignement du site du sinistre. D'ailleurs, le groupe Sonatrach, précise également qu'aucun dégât majeur n'a touché la centrale thermique de Sonelgaz, mitoyenne du complexe du GNL. Cependant la remise en service de cette centrale «nécessite certaines vérifications», précise encore la Sonatrach, ajoutant que la remise en service des installations du complexe GNL non touchées par l'incendie interviendra après une «inspection technique». Quant aux causes de l'accident, elles seront «déterminées après investigation», fait remarquer la Sonatrach.