L'Algérie a exporté du GNL (Gaz naturel liquifié) en 1964, vers l'Europe. Ce qui fait d'elle un pays pionnier dans cette industrie», se targuait Chakib Khelil, lors de sa dernière visite à Oran. Chez les responsables algériens, le GNL est considéré comme un substitut au pétrole. Il n'est pas un succédané, un ersatz sans qualité, mais bel et bien l'avenir énergétique en Algérie, et, pourquoi-pas dans le monde. Aujourd'hui, avec un volume de gaz exporté de 62 milliards de m3, l'Algérie veut atteindre les 85 milliards de m3/an de gaz à l'horizon 2012. Sa position géostratégique aux portes de l'Europe, des réserves de gaz classées parmi les plus importantes au monde combinées à la construction de gazoducs intercontinentaux géants permettront à l'Algérie d'assurer une part sans cesse croissante dans l'approvisionnement en gaz notamment de l'Europe au cours des prochaines décennies. Pour y advenir, un important programme de développement a été lancé par Sonatrach pour la réalisation de deux grands projets de production GNL qui vont s'ajouter aux quatre sites de production. Il s'agit de deux méga-trains (usines de liquéfaction) à Skikda et à Arzew, d'une capacité de production respectivement de 4,5 millions de tonnes par an et de 4,7 millions de tonnes par an. A travers ses projets, l'Algérie cherche des partenariats intégrés sur toute la chaîne d'hydrocarbures que la coopération est recherchée et privilégiée. Ainsi, plusieurs projets d'envergure géostratégique sont déjà en exploitation et d'autres en développement ou à l'étude. Les gazoducs, les interconnexions viscérales avec l'Europe Les gazoducs qui traversent la Méditerranée constituent des relations «biologiques» avec le continent européen. Ces gazoducs qui ne travaillent pas avec tout leur potentiel raffermissent les relations Nord/Sud, et font de l'Algérie un acteur géostratégique premier dans la région. Aux deux gazoducs reliant l'Algérie à l'Espagne via le Maroc, et l'Algérie à l'Italie via la Tunisie (Transmed et Gme), viennent s'ajouter deux autres ouvrages reliant directement le pays à ces deux partenaires européens. Le premier est le gazoduc Medgaz reliant l'Algérie à l'Espagne, d'une capacité initiale de 10 milliards de m3. Le second gazoduc, Galsi, d'une capacité similaire, reliera l'Algérie à la Sardaigne pour desservir le marché du nord de l'Italie. A ces deux gazoducs vient s'ajouter le gazoduc reliant le Nigeria et la côte méditerranéenne, grâce à son interconnexion au réseau algérien. Ce troisième projet contribuera de son côté à l'approvisionnement gazier de l'Europe. Il induira des effets socio-économiques importants dans les pays de transit tout en contribuant à la protection de l'environnement. Le gazoduc transsaharien (TSGP) d'une capacité de 20 à 30 milliards de m3 et d'une longueur de 4.200 km devra permettre d'acheminer d'ici cinq ans le gaz vers l'Europe. Ces trois projets d'une portée géostratégique indéniable, contribueront de manière effective à l'approvisionnement et à la diversification énergétique de l'Europe, à l'intégration des réseaux gaziers et électriques algériens aux réseaux maghrébin et européen, à la protection de l'environnement et à l'accès à des sources d'énergie compétitives. L'Algérie ne lâche pas le GNL Sonatrach déploie ses activités à l'international pour accroître ses parts dans le secteur de la production de GNL dans le monde qui connaît une demande croissante. L'Algérie ambitionne aussi d'étendre, à partir de sa compagnie nationale, la coopération internationale à des projets de partenariat sur d'autres continents. C'est ainsi qu'elle assure déjà une présence au Pérou par des prises de participation dans un projet de transport d'hydrocarbures gazeux qu'elle vient de renforcer par son élargissement à l'amont et à la réalisation d'une usine de liquéfaction associée au projet. Cette usine exportera le GNL en direction du marché nord américain.