L'Islam est la religion qui a libéré la femme de la domination de l'homme «Les gens acceptent très mal une femme responsable, même si elle est dix fois plus compétente que l'homme». Le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef) d'Algérie et l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement, en collaboration avec l'ambassade d'Espagne en Algérie et l'Institut Cervantès, ont organisé, jeudi dernier, une table ronde autour du thème, «La violence envers les femmes: échange d'expériences entre l'Algérie et l'Espagne». Cette table ronde a été animée par des experts de renommée internationale. Ainsi, Mme Nadia Aït Zaï, avocate et directrice du centre Ciddef, a indiqué que «sur 8000 cas enregistrés dans le cadre de la violence faite aux femmes, il est question de 6000 cas de violence conjugale pour l'année 2012», a-t-elle regretté. L'Islam est la religion qui a libéré la femme de la domination de l'homme. Malheureusement, il y a des mentalités qui vivent en contradiction avec les valeurs de la religion musulmane que nous avons adoptée depuis 15 siècles déjà, souligne Mme Aït Zaï. Le Dr Miguel Lorenté Accosta, médecin légiste, a déclaré que la situation des droits de la femme en Espagne à beaucoup évolué en raison de la prise de conscience des femmes espagnoles de manière générale. «Contrairement à l'Algérie, où la tradition et le facteur religieux ont pris le dessus sur la loi, les femmes en Espagne n'hésitent pas à déposer plainte pour faire valoir leurs droits», a-t-il souligné. Certains responsables irresponsables exercent une pression morale terrible, en allant jusqu'à utiliser des femmes de mauvaises moeurs afin d'influer et contrecarrer les femmes honnêtes qui réagissent dignement contre les pratiques irrespectueuses, dénoncent de nombreuses femmes algériennes qui précisent que les femmes célibataires sont exposées à la pression beaucoup plus dans les administrations, a-t-on indiqué.. Cadre supérieur dans un ministère à Alger, Nawel D affirme, pour sa part, que «les gens acceptent très mal une femme responsable, même si elle est dix fois plus compétente que l'homme. Pis encore, il y a aussi des femmes qui, par jalousie, préfèrent travailler sous la responsabilité des hommes que celle des femmes», déplore-t-elle en marge de la rencontre. Victime d'une éducation patriarcale réductrice, les hommes souffrent d'un comportement souvent dépassé par le temps, au point de se répercuter négativement sur le développement social, culturel et économique du pays à travers le blocage des libertés et droits de la femme en Algérie. La lutte contre la violence faite aux femmes est une responsabilité collective à tous les niveaux, notamment en milieu professionnel qui enregistre des situations qui portent atteinte, aussi bien à l'établissement, qu'au développement de la société de manière générale. Certaines femmes, n'ont pas hésité à déclarer que «les hommes se présentent comme un obstacle pour le développement de la personne humaine à cause de la séparation des sexes surtout», déplore-t-on, d'où la nécessité de la participation de toutes les institutions et la société civile pour l'égalité des droits.