Le chef-lieu de Béni Douala a été le théâtre d'une marche organisée par la coordination des comités de villages de la région jeudi dernier dans la matinée. Cette action qui a drainé un grand monde a été décidée suite à la disparition mystérieuse d'un jeune de la région. Pour ce faire, les organisateurs ont pris comme point de départ la mairie pour se diriger vers le siège de la daïra située à quelques centaines de mètres. Une manière de transmettre les préoccupations des villageois au chef de daïra. En fait, la marche de jeudi qui a suivi la disparition du jeune Laceuk Ali, qui demeure encore sans signe de vie, n'est pas la première du genre. Bien des localités ont marché pour dénoncer l'insécurité en portant des slogans similaires à ceux de Béni Douala. L'on pouvait lire sur les banderoles des écrits pour dénoncer les kidnappings et d'autres pour réclamer une couverture sécuritaire plus dense. Les populations réclamaient également que les auteurs des crimes du genre ne jouissent plus de l'impunité. En effet, les villageois ont tenu à dénoncer la libération d'un suspect arrêté par la police. La libération par le juge de ce suspect a, pour rappel, soulevé l'indignation des citoyens de Béni Douala qui se sont rassemblés devant le tribunal de Tizi Ouzou. Il aura fallu que les policiers usent de leurs matraques pour disperser la foule. Notons également que la marche de jeudi a été suivie d'une grève générale dans la ville d'Aït Aissi. L'appel a été largement suivi car justement, la population souffre de ce fléau. Les kidanppings continuent effectivement de frapper bien que le cas de Laceuk n'est pas encore confirmé en tant que tel. Les disparitions, on en dénombre une multitude de causes et de formes. Cependant, les enlèvements qui ont frappé la région depuis une décennie ont causé des traumatismes indélébiles aux populations. Plus de 70 kidnapppings ont été perpétrés rien que dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis 2006. Ces actes de grande délinquance ont ciblé les personnes riches et moins riches. Des entrepreneurs et des commerçants des plus modestes ont passé des semaines dans la captivité comme d'ailleurs certains enfants de personnes riches de la région. Enfin, il est à noter que face à ce phénomène, les citoyens sont impuissants. Les marches et les grèves ne sont en fait que des actes de désespoir face au phénomène. C'est aussi une marque de solidarité avec les familles concernées. Mais rien de plus. Seul une présence sécuritaire accrue peut venir à bout des groupes de malfrats. Une présence d'autant plus renforcée par la coopération des populations locales.