Deux importants conflits ont connu des solutions jusque-là inconcevables. Incontestablement, le mois de mars n'aura pas été seulement le mois du début du printemps et des festivités liées à la femme, mais également le mois de dénouement de conflit sociaux à Béjaïa. C'est le moins que l'on puisse dire à bien observer l'évolution de la situation dans la monde du travail. Deux importants conflits ont connu des solutions jusque-là inconcevables. Après que l'Entreprise de construction et réparation navale (Erenav) ait trouvé son épilogue après une crise qui aura duré plusieurs mois, l'Entreprise des travaux routiers (ETR) de Béjaïa, dont le conflit perdure, lui aussi, depuis plus d'une année, a connu également son épilogue. A la faveur d'une large concertation entre les différentes parties, un accord a été trouvé. Les parties concernées se sont engagées à satisfaire les revendications des travailleurs, notamment celles liées aux salaires, l'abus de pouvoir, les promotions, etc. Dans le même accord, il a été prévu aussi la reprise du travail, l'engagement de la direction de cesser la pression sur les grévistes, d'annuler toutes les sanctions à leur encontre, la réintégration des travailleurs sanctionnés, l'installation d'une section syndicale. Une commission mixte composée des représentants de la SGP-TP Sintra, de l'ETR Béjaïa, de la Fédération du bâtiment et travaux publics, de l'union locale et de l'Union de wilaya (Ugta), a été mise sur pied pour suivre et appliquer les engagements cosignés, la relance des activités de l'entreprise, la désignation des membres du comité de participation et l'élaboration d'un plan de rattrapage des jours de grève. Conséquemment à cette évolution heureuse, les travailleurs reprendront le travail aujourd'hui. L'implication de l'Union de wilaya Ugta s'est avérée fructueuse. Les actions successives menées depuis près de deux mois en soutien à tous les travailleurs grévistes dans les différentes entreprises de la wilaya a fini par payer. Le principe du «dialogue» retenu comme moteur de règlement des conflits a conjugué les efforts pour aboutir à un règlement salutaire et éviter des situations de pourrissement qui ne profitent à personne. Les travailleurs de l'unité d'El Kseur du groupe des entreprises de la construction de l'Est, relevant du Getic de Sétif (ex-Epbtp), en grève eux aussi gardent espoir de voir leur situation s'améliorer comme celle de leurs camarades des autres unités. Le cas des travailleurs des corps communs reste quant à lui préoccupant. Pour ce cas précis, la question relève des prérogatives du gouvernement qui continue à subir la pression des travailleurs. Ceux d'entre eux qui sont affiliés au Syndicat d'entreprise de l'éducation nationale (Sete/Ugta) se sont réunis avant-hier pour évaluer les dernières mesures prises par le gouvernement, notamment les augmentations salariales de 10% décidées à leur profit. Des mesures estimées en deçà de leurs attentes. Ils revendiquent une revalorisation mensuelle de l'ordre de 25%.