L'Association nationale Biloba de sensibilisation au don d'organes, de tissus et de cellules a été créée en vue de sensibiliser les citoyens à la nécessité de faire don de leur organes pour sauver d'autres vies humaines, a annoncé la présidente de l'association, Dr Radia Kriba. L'idée de la création de cette association nationale pour la sensibilisation des citoyens au don d'organes se posait depuis plusieurs années et avait mûri après d'intenses consultations et avec l'aide de plusieurs spécialistes de différents CHU, a indiqué la spécialiste praticienne au Centre de cancérologie Pierre et Marie Curie (Cpmc) d'Alger. Les membres de l'association ont approuvé le nom donné à cette association Biloba, qui est une espèce d'arbres répandue au Japon et qui a survécu aux bombardements de Hiroshima, lors de la Seconde Guerre mondiale, a précisé le Dr Kriba. A cet égard, elle a évoqué la situation du don d'organes en Algérie depuis l'indépendance avec la greffe de 933 organes différents, précisant que la première opération concernait la greffe d'un rein donné par une personne vivante et effectuée en 1986 au CHU de Constantine. 98% des opérations de greffe en Algérie concernent des organes donnés par des personnes vivantes, à l'exception de la greffe d'un rein au CHU de Blida en 2010, prélevé d'une personne qui venait de décéder et une autre opération similaire effectuée au CHU de Constantine en 2002, a-t-elle affirmé. La première opération de greffe d'un foie a eu lieu en 2003 au Cpmc, tandis que la dernière s'est déroulée au CHU d'Oran en 2012. Concernant la greffe de la cornée, plus de 6000 cornées, importées des Etats-Unis d'Amérique, ont été greffées entre 2001 et 2012. S'agissant de la greffe de la moelle, la première opération a eu lieu en 1998 au Cpmc. 1966 opérations de greffe de moelle ont été effectuées jusqu'à présent, suite à des dons de personnes vivantes ou par autogreffe. L'association Biloba veillera à la sensibilisation des citoyens à l'importance du don d'organes, durant leur vie ou après leur mort, car «le don enrichit autant celui qui reçoit que celui qui donne», a-t-elle rappelé. L'Etat n'a ménagé aucun effort en vue de mettre en place les cadres juridiques liés au don d'organes, autant que le ministère des Affaires religieuses qui a prononcé une fetwa à ce sujet. Cependant, la culture algérienne et les préjugés de notre société n'encouragent pas assez un tel acte de bienfaisance, selon le Dr Kriba.