L'ex-ministre et ex-ambassadeur l'Algérie en Syrie, s'est livré à un cours académique sur l'histoire qui relie l'Algérie à la Syrie ou plutôt à Bilâd Ec-Shâm... Cheikh Tahar El Djazaïri el Sem'ouni El Ouaghlissi, l'Algérien des Aït Ouaghelissi s'est inscrit, selon Kamel Bouchama, en droite ligne politique de l'Emir et de ceux qui l'ont précédé pour continuer l'oeuvre qu'ils ont entamée. Invité de Ballade littéraire du Trab et de l'association des journalistes et correspondants de la wilaya de Béjaïa, l'auteur, Kamel Bouchama, ex-ministre et ex-ambassadeur l'Algérie en Syrie, s'est livré à un cours académique sur l'histoire qui relie l'Algérie à la Syrie ou plutôt à Bilâd Ec-Shâm divisé par les alliés après la défaite de la Turquie en quatre parties, la Syrie, le Liban, la Jordanie et la Palestine qui était tombée sous le joug du mandat britannique pour devenir l'Etat d'Israël, expliquait le conférencier dans son introduction. Venu présenter son livre intitulé les Algériens de Bilâd Ec-shâm, M.Bouchama à tenu d'emblée à expliquer le pourquoi de sa recherche. Alors ambassadeur d'Algérie en Syrie «ce sont quelques questionnements qui m'ont poussé à réaliser cette recherche, comme par exemple: «Jusqu'à quand nos jeunes continueront-ils d'ignorer l'épopée de ces prestigieux et honorables Maghrébins, nos ancêtres, dont la vie exemplaire et le legs spirituel devront continuer à nourrir l'esprit des générations?» avait-il déclaré avant d'ajouter: «Dans le souci évident de les soustraire à cette influence de désinformation sur nos origines, notre combat, notre culture, notre pratique de l'Islam, initiée par tant de spécialistes imposteurs ou charlatans, et par tant de faux prédicateurs, exploitant le vide culturel et profitant des crises successives, ayant miné le pays à cause de dysfonctionnements multiples, ne convient-il pas de jeter toute la lumière sur des événements et des faits inconnus par les jeunes générations?» avait-il déclaré avant d'asséner quelques vérités sur la Syrie. «La Syrie fut un des pays où la civilisation atteignit le plus grand développement. Les nouveaux maîtres traitaient leurs vaincus avec une grande équité et leur laissaient la liberté religieuse la plus complète. Sous leur bienveillante protection, les évêques grecs et latins jouissaient d'une tranquillité qu'ils n'avaient jamais connue. Toutes les grandes villes de Syrie: Jérusalem, Tyr, Sidon, Damas, redevinrent bientôt florissantes, l'industrie et l'agriculture, extrêmement prospères.» Après cette introduction, qui fut riche en événements historiques, pour se situer dans le contexte de l'histoire racontée dans son livre, l'auteur enchaîne sur la communauté algérienne établi en Bilâd Ec-Shâm qu'il qualifie à juste titre, d'ailleurs, «d'importante communauté segmentaire et continue», le conférencier arrive enfin à l'un des personnages-clés de son ouvrage, Cheikh Tahar El Djazaïri el Sem'ouni El Ouaghlissi, une sommité du savoir et de la culture, méconnu dans son pays d'origine. Né en 1852 à Damas, un enfant issu d'une famille berbère amazighe de la vallée de la Soummam, fils de cheikh Salah Ben Ahmed, mufti malékite, jurisconsulte célèbre en sciences astronomiques du temps, en sciences naturelles et en mathématiques. Selon Bouchama, cette sommité a été l'un des responsables emblématiques de tous les mouvements politiques en Syrie, ce qui a permis à de nombreux écrivains de faire ses éloges comme le démontre le témoignage de Saïd Amine dans la grande révolution arabe en disant de lui «en son époque, il a été le maître incontesté de cette grandeur, par les principes de liberté qu'il enseignait, les préceptes qu'il dispensait dans la voie des réformes et les orientations qu'il jetait pour s'insurger contre l'injustice selon la conception que lui connaissaient ses contemporains et que rapportaient les historiens»... Ainsi, pour l'auteur qui a donné libre cours aux questions des présents qui n'ont pas été sans le taxer d'arabo-baâthiste, très à l'aise dans sa conférence, a estimé que le temps imparti est très court pour parler de ce monument du savoir, de la culture et de la tolérance sans égale. A cet effet, il n'a pas conclu sa conférence pour faire appel aux jeunes afin de prendre exemple sur les hommes de culture universelle qui aspirent vivre en diversité sans distinction de couleur, de race et de religion...