Photo : Mahdi I. Les huit siècles d'histoire et de présence des Algériens à Bilad ec-Shâm, au Moyen-Orient, ont été racontés, jeudi dernier au soir à Alger, par l'homme politique et homme de lettres Kamel Bouchama, à l'occasion de la Khaima du quotidien La Tribune. K. Bouchama qui a publié un ouvrage intitulé ''Les Algériens à Bilad ec-Shâm'', a raconté l'histoire des Algériens depuis le XIIe siècle à Bilad ec-Cham, Une région qui regroupe l'actuelle Syrie, le Liban, la Palestine et la Jordanie. Selon l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et ambassadeur, les Algériens établis dans cette région ne se limitent pas à ceux qui étaient partis avec l'Emir Abdelkader, mais il s'agit de Maghrébins berbères, ayant émigré à Bilad ec-Shâm depuis la fameuse bataille de Hattine contre les Croisés. ''Ces Algériens ont eu l'honneur de participer à la libération de Jérusalem, à partir 1187, et se sont installés à Bilad ec-Shâm, une région colonisée par la suite par les Français et les Britanniques'', a-t-il dit. Il a cité quatre raisons ayant encouragé ces Algériens à s'y établir, à savoir, ''l'élévation de l'Islam, la culture, de bonnes terres cultivables et de belles femmes''. C'est ainsi qu'ils se sont mariés et multipliés dans cette région, arrivant à former une colonie très importante, laquelle s'est agrandie. Par la suite, l'émigration était devenue ''segmentaire'', c'est-à-dire que les gens de la Kabylie, des Haut plateaux à ont fini par former des communautés, a ajouté Bouchama. Il a aussi évoqué les Algériens qui, en accomplissant le pèlerinage à la Mecque, étaient obligés de se rendre à El Qods qui fait partie de Bilad ec-Shâm. soulignant qu'il existe encore des quartiers légués par Salah Eddine El Ayoubi à des Algériens eu égard à leur participation à la bataille de Hattine. Bouchama a notamment cité les quartiers «Hay el Maghariba» et Aïn El Karem à El Qods, légués aux Berbères du Maghreb, ajoutant qu'une vingtaine de villes et villages ont été construits par les Algériens. Selon Bouchama qui est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages et de publication dans la presse nationale et internationale, il y a eu une autre émigration après 1830, expliquant que des Algériens avaient émigré en Tunisie et au Maroc, mais la région de Bilad ec-Shâm, notamment la Syrie, était la plus convoitée du fait de la présence déjà d'une communauté algérienne. «A force d'émigrer, les Algériens ont fini par se confondre avec les Syriens», a-t-il fait observer.