Suite à l'application, dès le début de l'année, des nouvelles facilitations bancaires décidées par le gouvernement, les banques activant en Algérie, notamment publiques, ont enregistré un rebond du nombre d'ouvertures de comptes bancaires. Cette tendance à la hausse d'ouvertures de comptes bancaires s'est vérifiée au niveau des agences bancaires des banques publiques où nous nous sommes rendus pour vérifier le degré d'application de la circulaire Sellal. Que ce soit la BNA, la BEA ou encore le CPA, toutes confirment cette hausse. Ces agences sont, en fait, tenue de faire une évaluation régulière de la situation. Selon un cadre de la BNA, un état journalier des ouvertures des comptes est fait et transmis à la tutelle. Cette tendance est moins perceptible dans les banques privées. Un banquier exerçant chez Natixis explique que cette hausse des ouvertures des comptes ne touche pas vraiment la banque où il exerce. Le même constat est fait chez BNP Paribas et Société Générale. Au jour d'aujourd'hui, aucun chiffre sur le nombre de comptes ouverts n'a été communiqué. Cependant, le délégué général de l'Abef (Association des banques et établissements financiers), Abderrezak Trabelsi, a récemment prévu l'ouverture de 900 000 nouveaux comptes de dépôts en 2013. Il convient de rappeler que le contenu de la mesure prise par le gouvernement explique qu'un client pourra ouvrir un compte bancaire sur simple présentation d'une pièce d'identité en cours de validité et d'un document établissant le lieu de résidence. Ce qui, en définitive, est juste un retour à la normale puisque l'ouverture d'un compte est un droit consacré par la loi sur la monnaie et le crédit, y compris pour des particuliers ne disposant pas de revenus réguliers. Droit que certaines banques violaient en refusant d'accéder aux demandes de personnes ne pouvant justifier d'un bulletin de salaire. Sur le terrain, cette mesure semble être appliquée rigoureusement, du moins par les banques publiques. Reste que quand nous avons sollicité une agence de Société Générale sur la possibilité de l'ouverture d'un compte, le préposé au guichet nous a demandé, en plus d'une pièce d'identité en cours de validité et d'un document établissant le lieu de résidence, un acte de naissance. Un document qui n'est pas cité par la circulaire du gouvernement. Est-ce de la prudence de la part de cette banque, d'autant qu'un banquier d'une banque publique s'est étonné de ne pas voir ce document cité dans la circulaire. Selon lui, c'est une garantie de traçabilité de la personne demandeuse. Le deuxième domaine d'application de la circulaire est la débureaucratisation des relations entre la banque et le client à travers l'allègement des procédures d'octroi des crédits puisque la vérification et l'authentification des documents seront désormais à la charge de la banque et des institutions qui l'entourent. En outre, cette même banque est appelée à développer l'information sur les conditions d'octroi des crédits et à standardiser les procédures de fonctionnement avec l'objectif de réduire les délais qui demeurent le principal écueil dénoncé par les investisseurs. Les opérateurs économiques reprochent souvent aux banques leur laxisme et des lenteurs dans le traitement des demandes de crédit. L'instruction du gouvernement sera-t-elle matérialisée ? Pour certains chefs d'entreprise, il est difficile pour le moment de donner des éléments de réponse étant donné que la bureaucratie reste une réalité palpable dans les banques du pays. Cependant, la réduction des délais de traitement des demandes de crédit à 45 jours a été bien accueillie par certains patrons qui espèrent voir d'autres facilitations accordées aux producteurs. Pour un cadre de la BNA, le délai de 45 jours est raisonnable mais à condition de se débarrasser de tous les problèmes de bureaucratie, d'une part, et d'autre part, que les projets soient matures et bien ficelés. S S