15 longs métrages et trois courts algériens sont projetés depuis lundi pour donner une idée sur le cinéma algérien. Un festival en Amérique du Nord rend hommage au cinéma algérien à travers la première édition de The Algerian Film Festival, organisé à New York par l'intermédiaire de l'Université de New York avec l'appui de l'ambassade d'Algérie aux Etats-Unis et du consulat algérien de New York. 15 longs métrages et trois courts algériens sont projetés depuis lundi pour donner une idée sur le cinéma algérien et monter la relève existante et des jeunes talents. Interrogé sur les tenants de cette manifestation au pays d'Hollywood, Ahmed Bedjaoui, le Monsieur du Cinéma algérien, qui maîtrise aussi bien la langue de Voltaire que celle de Shakespeare et qui est l'initiateur du projet, a déclaré, au téléphone, que l'ouverture s'est faite devant un large public au sein même du département cinéma de l'Université de NYU. Elle a commencé par la présentation d'un panel animé par le directeur des études africaines, Manthia Diawara. Des questions ont été posées, notamment à Ahmed Bedjaoui sur le choix des films, mais surtout sur les grandes constantes du cinéma algérien. Ensuite il a répondu aux questions du public présent composé d'universitaires et de représentants de la communauté algérienne à New York, sur le choix des thèmes abordés par les cinéastes algériens. Le débat a été suivi du film d'ouverture Chronique des années de Braise de Mohamed Lakhdar Hamina, Palme d'Or à Cannes en 1975 et surtout référence du cinéma algérien dans le monde avec La Bataille d'Alger. «La suite des projections se sont déroulées dans une salle de l'Université de NYU plus accessible au grand public. L'affluence a été nombreuse, surtout pendant le week-end. «On a reconnu beaucoup de visages de personnes qui avaient participé au Festival panafricain. Tous les films ont été applaudis et les spectateurs (certains ont suivi quasiment tous les films) se sont déclarés surpris par la haute qualité artistique, politique et historique des films présentés.», a affirmé M. Bedjaoui. Le représentant algérien a indiqué aussi que certains films ont été particulièrement ovationnés et ont suscité de longues discussions avec le public, parmi eux Hors-la-Loi de Rachid Bouchareb, les deux films d'Amor Hakkar, avec un coup de coeur particulier des New-Yorkais pour La Maison Jaune. Cartouche Gauloise de Mehdi Charef et Delice Paloma de Nadir Moknache, ont également marqué les esprits. Il a ajouté que si un prix du public devait être décerné, il irait sans doute à Safinez Bousbia avec son très beau El Gusto qui a beaucoup ému l'assistance de New York très sensible aux questions de coexistence intercommunautaire. Enfin, les films des jeunes réalisateurs ont, eux aussi, retenu l'attention des spectateurs qui y ont vu une vision nouvelle et tranché avec les thèmes des traumatismes de la guerre. Un des organisateurs du festival, Mouhannad Ghawanmeh, a indiqué que «L'Algérie sera au centre de tous les regards au cours de cette 8e édition qui célèbre le Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, en mettant à l'avant son passé révolutionnaire». Le festival s'intéresse également à l'actualité dans le monde arabe à travers «l'effervescence qui caractérise les sociétés arabes (...) depuis les révoltes» qui ont éclaté, il y a un peu de deux ans, a-t-il ajouté. Relevant le choix de deux films algériens qu'il qualifie d'«excellents», M.Ghawanmeh a estimé que leur programmation par le festival vise à «montrer que les révoltes dans certains pays arabes n'ont pas pour source ledit «printemps arabe», mais puisent leurs racines dans la révolution algérienne qui les a en réalité inspirées, selon ses propres propos. Le cinéma algérien sera également dans un autre Etat des USA, puisque le long métrage de Saïd Ould Khelifa, produit en 2012, a participé au «Twin Cities Arab Film Festival» organisé au Minnéapolis-Saint Paul dans l'Etat du Minnesota. Ce festival du cinéma communautaire a été organisé par la Fondation Mizna, une association culturelle arabo-américaine à but non lucratif créée en 1998 pour promouvoir les activités culturelles au profit des Américains d'origine arabe. Le festival a également programmé le documentaire Fidaï de Damien Ounouri qui revient sur le passé militant de El Hadi Benadouda au sein de la Fédération de France du FLN, suivi par la caméra de Damien Ounouri, son petit neveu. Il faut rappeler que ses deux oeuvres sont les premiers films à participer dans un Festival en Amérique du Nord à travers le Festival international de Toronto au Canada..