Scène du film The Last Friday The last Friday s'inscrit un peu dans la même ligne de mire que la veine existentialiste d'un Tey d'Alain Gomis du moment que l'instant devient crucial et l'individu ballotté dans une histoire de vie et de mort. C'est mercredi dernier qu'a eu l'ouverture de la seconde édition des Journées du film jordanien à la Cinémathèque algérienne de la rue Ben M'hidi devant un public hélas pas très nombreux. C'est avec le film moult fois récompensé The Last Friday de Yahya Al-Abdallah (long métrage présenté en décembre dernier au Festival du film arabe d'Oran) que ces journées ont été ouvertes. Une collation de bienvenue en prime a d'abord précédé ces festivités. Dans ce drame jordanien, le film Last Friday met en scène la dépendance au poker d'un homme qui se retrouve dans l'impasse face à de nombreuses difficultés financières. Apprenant qu'il doit subir une intervention chirurgicale d'urgence à laquelle il ne peut faire face, il se voit contraint de regarder sa vie en face et de tendre la main à ceux desquels il s'est isolé. Interprété par Ali Suliman (Paradise Now, The Lemon Tree), The Last Friday est un film où chaque scène suinte l'introspection, l'attente. Chaque plan prend le temps de penser à ce qui va suivre. Les plans aérés et longs sont comme une halte sur chaque minute décisive ou pas sur notre vie. Un peu le calme avant la tempête. C'est ainsi que s'ouvre d'ailleurs ce film, par les gestes quotidiens et anodins d'un homme qui descend voir sa boîte aux lettres, tandis que sa femme prépare à manger dans la cuisine et lui, à la terrasse de sa maison, finit par se préparer... Le temps dans ce film semble comme suspendu à un fil. Très peu de dialogues au commencement... Puis petit à petit on sent monter la tension et le battement de l'engrenage. Un scénario bien ficelé qui vous emporte à condition de se laisser aller à suivre les péripéties de cet homme, qui sont loin d'être excitantes, mais souvent ennuyeuses. The last Friday (le dernier vendredi) s'inscrit un peu dans la même ligne de mire que la veine existentialiste d'un Tey d'Alain Gomis du moment que l'instant devient crucial et l'individu ballotté dans une histoire de vie et de mort. Ce long métrage fiction est écrit et réalisé par Yahya Al-Abdallah, un critique littéraire et cinéaste jordano-palestinien ayant plusieurs courts-métrages à son actif. «C'est peut-être pas un film grand public qu'on peut trouver mais c'est un film très intéressant, qui est porté par un grand acteur Ali Suliman, qui a été fait dans le cadre d'un programme éducationnel que la commission du film jordanien organise...», nous a confié en aparté, la responsable de la Royal Film Commission de Jordanie (RFC). Produit par ailleurs, par Rula Nasser, le film a remporté un financement de post-production du programme «Cinema in Motion» du Festival de San Sebastian l'an dernier, ainsi que le Prix spécial du jury et deux autres prix au Festival du Film de Dubaï, avant de participer à la Berlinale le mois dernier. La deuxième journée du film jordanien a vu la projection, jeudi soir, d'un documentaire intitulé Oncle Nashaat (2011) de Aseel Mansour. Dans ce film, le réalisateur essaye de retrouver les traces et les conditions d' assassinat de son oncle, disparu au Liban en 1982. «La diffusion des films jordaniens est rare dans les circuits commerciaux avant même qu'ils soient diffusés dans le Monde arabe, cette seconde édition des Journées du film arabe n'est que louable. Sa reconduction revient grâce au solide partenariat avec l'Aarc et le ministère de la Culture. C'est un peu une facette de la réalité jordanienne qui est donnée à voir à travers la vision de ces jeunes réalisateurs jordaniens. Il s'agit de leur premier long métrage», ajoutera aussi le responsable de la Royal Film Commission de Jordanie (RFC). Des films effectivement qui jettent des passerelles nouvelles entre les cinémas des différents pays arabes et donnent un clair aperçu sur les potentialités cinématographiques en Jordanie.