Les travailleurs ont dénoncé «l'accointance avérée du directeur des oeuvres universitaires avec le groupuscule de baltaguia». Les jours passent et se ressemblent à la direction des oeuvres sociales de l'Université de Béjaïa. Agressions par-ci, menaces par là, grèves à répétition, la situation des oeuvres-universitaires de Béjaïa n'est pas reluisante. elle vire au cauchemar. Aux scandales de corruption colportés ça et là, s'est ajouté une tension encore plus vive au point de faire craindre le pire. Dans un communiqué rendu public ce week-end, les travailleurs ont dénoncé «l'accointance avérée du directeur des oeuvres universitaires avec le groupuscule de baltaguia». Sur fond d'un constat de «silence et de mutisme des autorités à tous les niveaux», les travailleurs, qui, après une semaine de grève et une rencontre avec la commission de sécurité de l'Onou, attendent toujours une intervention salutaire pour mettre un terme aux perturbations, oeuvre du groupe de «baltaguia» qui règnent en maître dans le milieu universitaire, mais en vain. Ils constatent au contraire «des agissements en coulisses du DOU avec certains responsables contre leur unité et leur mouvement». Dans une précédente déclaration, les travailleurs des oeuvres universitaires, affiliés à l'Ugta, sont remontés loin pour mettre en exergue une situation des plus critiques: de l'incendie des deux chambres d'étudiants à la résidence universitaire de 1000 lits, aux attaques punitives avec armes blanches contre les membres des comités des cités universitaires, en passant par l'agression des chefs de sécurité et de service, d'une étudiante dans sa chambre à la résidence universitaire Ireyahen et d'un citoyen du quartier de Sidi Ali Lebhar, autant de faits cités pour illustrer «un climat de terreur» en vigueur dans les cités U. Les travailleurs évoquent clairement «une complicité de la direction des oeuvres universitaires de Béjaïa» et citent la tentative d'ouverture du siège de la DOU «par ceux qui l'ont fermé» et «l'intimidation des quelques travailleurs» et ce, juste après «un refus d'ouverture de dialogue au prétexte d'un déplacement au ministère de l'Intérieur». C'est la raison pour laquelle «nous avons été amenés à chasser le directeur sur fond de youyous, mercredi dernier, sans qu'il ne soit agressé ni physiquement ni verbalement», écrivent-ils dans leur déclaration mettant en garde «les sbires et les complices» qui risquent de subir le même sort s'ils «osent se mettre au travers de notre chemin». Les travailleurs salueront «la position de la majorité des étudiants», ainsi que «l'adhésion et l'implication de certains responsables à notre mouvement». «Notre détermination est infaillible. Elle ne fait que commencer», concluent-ils. C'est vérifié depuis longtemps qu'un groupe d'étudiants connu de tous domine les débats dans les cités et la gestion des oeuvres universitaires. Ils se sont «autoproclamés» en tant que «comités de cité» et interfèrent partout. «Ce sont eux qui décident de tout», raconte un étudiant. «Ils réagissent par la violence dès que leurs intérêts sont menacés», soutient un travailleur, qui a eu à subir à plusieurs reprises les menaces de ce groupe dont les ramifications ont pris racines dans toutes les cités U. On affirme dans le milieu estudiantin et parmi les travailleurs «toute l'impunité» dont ce groupe jouit. C'est pourquoi de nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui pour interpeller les responsables à tous les niveaux ainsi que la justice qui doit diligenter une enquête. L'heure est grave.