Voilà une semaine que les écoles de la wilaya sont à l'arrêt. Jusqu'à hier, rien n'est venu indiquer une quelconque reprise des cours dans les prochains jours. Bien au contraire, ce sont les syndicalistes qui reviennent à la charge pour annoncer la prolongation du mot d'ordre de grève jusqu'après l'Aïd El-Kébir. A l'origine de ce débrayage, on retrouve, vous le devinez bien, le sempiternel retard dans le versement de la paie. Ce scénario à répétition depuis que la décision de centralisation des salaires est entrée en vigueur est parti pour durer dans le temps car au 27e jour du mois et à quelques jours de la fête de l'Aïd, seule la prime de rendement semestrielle a été perçue. Les travailleurs du secteur attendent toujours le salaire du mois, la prime de scolarité et autres régularisations, qui les pénalisent fortement dans une conjoncture marquée par une baisse vertigineuse du pouvoir d'achat. Au 8e jour de débrayage, les établissements du primaire et du moyen sont toujours désertés par les travailleurs qui ne jurent que par la poursuite du mouvement jusqu'à ce que la situation soit assainie définitivement. Réuni en session extraordinaire, le conseil du Sete/Ugta, initiateur de la grève, a décidé de reporter la reprise au 5 février, soit après la conférence de wilaya qui regroupera les secrétaires généraux des sections syndicales. Dans une déclaration rendue publique hier, les syndicalistes du Sete exigent «l'assainissement de la situation financière, une réunion de travail entre lui et la tutelle sous l'arbitrage du ministère de l'Education et une commission d'enquête pour situer la responsabilité de cette situation». De leur côté, les parents d'élèves, gagnés par une inquiétude grandissante, sont sortis de leur silence à travers une longue déclaration intitulée «SOS» dans laquelle, ils ont établi un constat de la situation en rappelant toutes les démarches qu'ils ont entreprises à chaque conflit. Dans le même document, les parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa exhortent les pouvoirs publics «à prendre d'une manière sereine et immédiate, ce secteur vital pour les générations futures» et rappellent «leur disponibilité à participer à toute action utile et bénéfique pour le secteur».Entre le mouvement de grève légitime des travailleurs et le cri d'alarme des parents, les responsables du secteur ont brillé par leur absence ce qui n'est pas de nature à rassurer l'opinion qui n'hésite pas à s'interroger sur le pourquoi de la situation. Le citoyen ne comprend pas pourquoi, seules, les wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou font l'objet de retard dans le versement des paies des travailleurs du secteur de l'éducation. On suspecte, dans ce sens, une volonté d'envenimer la situation dans une conjoncture marquée par une tension grandissante.