Le Front des forces socialistes (FFS) rendra demain une proposition de «sortie de crise». Cette montée au créneau est motivée, selon un communiqué du parti parvenu, hier, à notre rédaction, par «la succession des coups de force contre la société» qui «précipite dangereusement notre pays dans le chaos». La proposition en question est inspirée du mémorandum déjà soumis à l'appréciation des «décideurs» ainsi que l'ensemble de la classe politique nationale. C'est ce que nous a confirmé le numéro deux du parti, M.Djoudi Mammeri, joint par téléphone. «Notre proposition inspirée du mémorandum déjà rendu public, vise à rassembler toute la classe politique, y compris les décideurs, afin d'amorcer un dialogue transparent qui tracerait la voie du salut pour le pays.» Ainsi donc, la proposition du FFS tend à renouveler les précédents appels lancés par Aït Ahmed à l'élection d'une Assemblée constituante qui permettrait, par ricochet, l'organisation d'une échéance présidentielle fiable. C'est dans cet ordre d'idées que notre interlocuteur ajoute : «Toute solution conçue sans la prise en compte de la totalité des acteurs politiques est d'avance vouée à l'échec.» Sur la base de ces déclarations, il apparaît clairement que la formation d'Aït Ahmed ne fera que réaffirmer les grands axes du mémorandum précédemment mis à la carte et considéré toujours «d'actualité». D'autre part, le FFS semble inquiet des derniers développements sur lesquels ont débouché les négociations entre le gouvernement et le mouvement citoyen de kabylie. Le point noir, que le parti n'a pu digérer, est indubitablement «l'incidence» liée à la révocation des élus issus des dernières élections communales, dont le FFS compte le plus grand nombre. A ce sujet, M.Mammeri s'est contenté de dire qu'il s'agit «d'une agitation du sérail», sans, toutefois, s'empêcher d'ajouter, incidemment, que ceux choisis par Ouyahia pour déverrouiller la crise ne sont nullement «représentatifs» de la région qui se débat dans des transes infernales. Un thème brûlant, parmi tant d'autres, que M.Mammeri promet d'aborder avec plus de détails lors de la conférence de presse qu'il animera demain au siège du parti. Autre point soulevé, celui relatif au groupe des «onze» constitué pour faire front contre M. Bouteflika aux prochaines joutes électorales. A propos, M.Mammeri reproche au dit groupe d'avoir opté pour une solution «tronquée», car, nous explique-t-il, les élections ne sont pas une option à même de permettre «une issue définitive» du marasme. Débouté par le pouvoir, désapprouvé par les archs, délaissé par les «onze», le FFS ne tend, vraisemblablement, l'oreille que pour les militaires qu'il considère comme étant les vrais «décideurs».