La dissolution des assemblées élues de la Kabylie, tel qu'elle a été décidée à l'issue du dialogue pouvoir-archs, ne cesse d'alimenter les débats et d'être propulsée au-devant de l'actualité. Fort de sa présence dans cette région, le Front des forces socialistes revient derechef à la charge. En effet, à l'issue de la session extraordinaire du conseil national élargi aux élus, le secrétariat national du plus vieux parti de l'opposition «réaffirme son opposition à la dissolution des assemblées locales de la région de Kabylie et son refus de marchander le mandat populaire délivré par la population lors des dernières élections locales». Dans une déclaration adoptée par son conseil national, dont une copie transmise à notre rédaction, le parti d'Aït Ahmed s'inquiète des retombées dangereuses de cette «dissolution illégale». Ceci est susceptible de drainer des risques «d'une relance criminelle de l'entreprise de dissolution sociale, économique et politique de la région de Kabylie». A cet effet, le Front des forces socialistes «décline toute responsabilité quant à une éventuelle évolution incontrôlable de la situation». Il a rappelé, en ce sens, que des escarmouches ont eu lieu dernièrement en Kabylie à cause de l'annonce de ces nouvelles mesures. Quoi qu'il en soit, le plus vieux parti de l'opposition appelle «ses militants, ses élus ainsi que l'ensemble des citoyens à rester mobilisés pour déjouer pacifiquement les tentatives de réanimation violente de la crise au niveau de cette région». En outre, dans sa déclaration, le secrétariat national du Front des forces socialistes dénonce «l'immobilisme politique, l'improvisation économique et la liquidation sociale». «Le pouvoir continue d'user des méthodes expéditives, de répression et de fermeture des champs d'expression et d'organisation. Ni les syndicats, ni les défenseurs des droits de l'homme, ni les élus locaux, ni les citoyens qui osent contester ne sont épargnés par l'envie pathologique du pouvoir de dominer la société». En outre, le FFS s'insurge contre les arrestations arbitraires et la persécution des «défenseurs des droits de l'homme, des journalistes, des syndicalistes, les coups de force successifs contre les associations et les différents organismes indépendants». Pour le FFS, les «preuves de la déconfiture institutionnelle et politique de ce pouvoir sont les multiples propositions financières de corruption sournoises et criminelles envers les élus locaux, pour la dissolution des assemblées locales au profit d'administrateurs désignés, utiles et indispensables pour les prochaines manipulations électorales».