Le Front des forces socialistes a tenu jeudi dernier son conseil national en session extraordinaire. Les membres de l'instance suprême du FFS ont passé, à cet effet, en revue la situation du pays aux plans politique, social et économique. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, le parti de Hocine Aït Ahmed tire la sonnette d'alarme pour la énième fois sur la situation du pays qui se dégrade et qui est loin d'être reluisante. La formation politique en question estime que le pays traverse à présent les moments les plus confus, “caractérisés par une décomposition avancée de l'Etat et une absence de perspectives de sortie de crise qui s'inscrivent dans le processus de normalisation autoritaire de la société renforcée depuis l'intronisation du 8 avril 2004”. Pour le Front des forces socialistes, une telle situation est “porteuse de tous les dangers pour la cohésion et la stabilité nationales, risquant d'aggraver toutes les fractures existantes”. Et “le pouvoir dictatorial sourd et éloigné des soubresauts populaires, mène le pays vers une impasse intégrale”, peut-on lire dans le document signé par le premier secrétaire du parti, Ali Laskri. Les membres du conseil national ont dénoncé la situation de négation politique ou des processus de destruction de l'opposition, en particulier contre le FFS. Ils ont également relevé et dénoncé les dernières atteintes et arrestations de citoyens et de militants des droits de l'Homme. La situation se caractérise par “une atteinte massive et acharnée aux droits de l'Homme avec musellement de la presse, étouffement de toute contestation citoyenne pacifique comme c'est le cas à Ghardaïa”. Toujours au plan politique, le plus vieux parti de l'opposition s'élève également contre les mesures “d'interdiction imposées aux syndicats autonomes” et dénonce les “pressions exercées sur les responsables syndicaux ainsi que sur des fonctionnaires et les travailleurs grévistes à l'exemple des fonctionnaires de l'éducation et de la santé”. Au plan socio-économique, le parti de l'opposition note un “appauvrissement grandissant de pans entiers de la population touchée de plein fouet par la misère et le mal-vivre ainsi qu'une destruction des liens sociaux avec apparition de maux et de fléaux sociaux jamais connus en Algérie”. Le Front des forces socialistes rappelle, enfin, que l'urgence est la construction de la paix et de la démocratie, le respect des droits et des libertés et leur consécration. R. N.