«Les tarifs actuels pénalisent énormément les chauffeurs de taxi» Voulant imiter les transporteurs des voyageurs du secteur privé, les chauffeurs de taxi réclament de nouveaux tarifs pour améliorer leurs prestations. C'était prévisible. Les récentes décisions prises par le ministère des Transports, autorisant les transporteurs des voyageurs du secteur privé à majorer leurs tarifs, ont fait réagir, aussitôt, les «taxieurs» qui réclament, à leur tour, une révision des tarifs pour rester compétitifs. Selon le président de la Fédération des chauffeurs de taxi, les textes de loi en vigueur sont obsolètes et doivent être actualisés dans les plus brefs délais afin, dit-il, d'organiser la profession et aider les «taxieurs», en difficulté, à s'en sortir. Dans un point de presse qu'il a animé, hier, au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, Aït Braham a beaucoup insisté sur ce point, en indiquant que «les tarifs actuels pénalisent énormément les chauffeurs de taxi qui se plaignent de la cherté de la pièce de rechange et des carburants.» Soulignant que les 5 dinars autorisés, présentement, sont nettement insuffisants, le conférencier propose de relever le prix du kilomètre de course, en le portant à 8 dinars. «Trois «taxieurs» sur quatre n'appliquent pas les tarifs en vigueur. Pour mettre de l'ordre dans la maison et encourager les vrais «taxieurs», cette augmentation est indispensable», a-t-il confié. M Aït Braham reconnait que beaucoup d'entre eux ne jouent pas le jeu et profitent souvent de la complaisance des clients pour arrondir leurs fins de journée. A l'en croire, ces derniers sont passifs et paient souvent sans rechigner. «Les clients ne doivent pas se laisser faire en refusant, par exemple, de payer le «taxieur» s'ils estiment que le prix de la course est exagérément élevé», a-t-il affirmé. Nombre de chauffeurs de taxi sont verbalisés chaque semaine pour entorse aux règlements ou non-respect de leurs engagements envers les clients. Estimant que leur nombre oscille entre 60 et 65, l'orateur est persuadé que «beaucoup parviennent à passer entre les mailles des filets à cause de l'indifférence des clients.» Ils seraient 120.000 à exercer le métier, mais pour le président de la Fédération des chauffeurs de taxi, la profession se heurte à un épineux problème, à savoir la location de la licence qui n'est pas toujours disponible et lorsqu'elle l'est, il faut la payer au prix fort. Il y a actuellement 120.000 «taxieurs» qui sont recensés à travers le pays. La plupart ont loué une licence pour pouvoir exercer ce métier. Si certains ont été obligés de débourser parfois jusqu'à 10.000 dinars par mois, c'est en raison de la demande qui est nettement supérieure à l'offre», a-t-il déclaré. Prenant, lui aussi, part à cette conférence de presse, le président de la Fédération des transporteurs privés, Abdelkader Boucherit, a fait un état des lieux, en indiquant que les récentes augmentations décidées par le ministère des Transports ont fait beaucoup de bien au secteur. Selon lui, «les nouvelles tarifications sont appliquées à 95%.» Répondant à une question sur l'anarchie qui règne dans le secteur en dépit des augmentations autorisées par la tutelle, M.Boucherit l'impute à cette dernière qui n'a pas su faire le bon choix, en attribuant des lignes à la tête du client. «D'un côté, le ministère des Transports veut rénover le parc, en interdisant la circulation des vieux bus, de l'autre, il attribue des lignes à ceux qui ont plus de vingt ans d'âge», a-t-il dit, en guise de conclusion.