«C'est une autre forme de pression exercée sur les élus qui ne sont pas acquis au président de la République», dira un élu FLN de l'APC d'Oran pour expliquer la convocation adressée au maire par les services de la police judiciaire. Cet avis est partagé par bon nombre de militants pro-Benflis qui se disent prêts à toutes les éventualités pour soutenir le président d'APC présenté comme une victime des manoeuvres du clan présidentiel dans ses tentatives de «dégommer» les élus qui ne lui sont pas acquis. Le maire a été entendu durant toute la matinée d'hier dans les locaux du commissariat central d'Oran. Ce dernier précisera à sa sortie, qu'il a été entendu dans le cadre d'affaires qui ont été conclues bien avant l'arrivée des élus du FLN. «J'ai été entendu dans le cadre de la cession de la gare routière des Castors prise par des élus de l'ancienne APC RND et on m'a aussi posé des questions sur la délibération du 18 janvier 2004 qui a gelé la note prise le 14 mars 2000 par les élus, portant augmentation des loyers de certains locaux, propriété de l'APC, prise par nos prédécesseurs», dira-t-il. Notre interlocuteur affirme que la réglementation a été bafouée dans le cadre de sa convocation par la police judiciaire. Un avocat du FLN précisera qu'un élu (le maire ou ses adjoints) jouit de l'immunité et ne peut être poursuivi par un tribunal implanté dans sa circonscription électorale. « La loi stipule que le président de cour territorialement compétente désigne un tribunal qui doit retirer au maire sa qualité d'officier de police judiciaire et lever son immunité. Il doit aussi désigner un tribunal hors de la circonscription électorale dans laquelle il a été élu pour mener à son terme la procédure judiciaire», dira l'un des défenseurs du FLN. «Or, rien de tout cela n'a été fait, selon M.Djellouli, maire d'Oran, qui estime qu'il fait les frais de sa fidélité à la direction légale du parti FLN. «M.Bouteflika a promis de me démettre de mes fonctions avant la visite de travail qu'il compte faire à Oran. C'est de l'acharnement et rien d'autre», dira-t-il. Des élus FLN que nous avons rencontrés hier comptent observer une grève de la faim pour soutenir le maire et dénoncer les pressions exercées sur les élus qui sont restés fidèles à Ali Benflis. «Cette affaire constitue un grave précédent puisque la loi a été bafouée par ceux censés la défendre», dira un adjoint au maire.