Le maire d'Oran paie actuellement son soutien à M. Ali Benflis. Réunis en assemblée extraordinaire, les 2/3 de l'APC d'Oran ont apporté leur soutien indefectible au maire Djellouli Noureddine, interrogé ces derniers jours par la police avant d'être placé sous contrôle judiciaire. Les 26 membres sur les 33 que compte l'Assemblée communale d'Oran, dans un communiqué transmis à notre rédaction, ont affirmé que les faits reprochés au maire n'ont aucune assise légale et ne constituent en aucune manière des manquements à son statut d'élu du peuple. «Tous les actes de gestion pour lesquels il a été entendu par la police rentrent dans le cadre de ses attributions et ne peuvent être considérés comme des manquements à ses missions ou à des actes illégaux», précise le communiqué. Pour rappel, il y a quelques jours, le maire d'Oran qui est un fervent partisan de Ali Benflis, avait reçu une convocation de la brigade économique du commissariat central pour y être entendu dans le cadre d'une enquête sur des délibérations et des décisions prises par l'assemblée. Selon des sources proches de M.Djellouli, des principes de procédures n'ont pas été respectés par la police qui aurait, selon nos sources, foulé aux pieds celui de l'immunité dont bénéficie un élu du peuple et celui du privilège judiciaire qui donne le droit à un élu d'être entendu par la police ou la justice de la circonscription où il a été élu. «M.Djellouli a la qualité d'officier de police judiciaire. Il n'aurait pas dû répondre aux convocations. C'est à la justice de lui retirer qualité d'officier de police judiciaire et l'immunité avant de désigner une juridiction qui ne relève pas de la circonscription dans laquelle il avait été élu», précisent nos sources qui ont affirmé que le maire d'Oran paie actuellement son soutien à M.Ali Benflis. Le président d'APC, rencontré la semaine dernière, avait précisé pour sa part, que ce scénario rentre dans le cadre de la guerre que livre le clan du président de la République à ses adversaires politiques. M.Bouteflika s'est juré de «le dégommer avant sa visite de travail à Oran et tout ce qui arrive, rentre dans ce cadre», avait déclaré M.Djellouli. Les membres de l'APC d'Oran ont voulu, par leur communiqué, apporter leur soutien au maire actuellement dans la bourrasque. «Cette épreuve loin de provoquer des fissures dans la cohésion de l'assemblée a poussé les élus à resserrer les rangs. Même les trois élus RND ont voté la motion de soutien», dira le vice-président qui avait présidé la dernière assemblée extraordinaire de l'APC d'Oran. Tout en renouvelant leur confiance en la justice algérienne, les élus ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié «de manoeuvres politiciennes visant à attenter à la cohésion des institutions élues». Pour le moment, M.Djellouli semble avoir gagné une bataille puisqu'au lieu d'être lâché par ses pairs, il a réussi à gagner le soutien d'élus issus d'autres formations politiques qui lui étaient, pourtant il n'y a pas longtemps de farouches opposants. Ses adversaires font le forcing pour le pousser vers la porte de sortie, bien avant la visite que compte effectuer le chef de l'Etat à Oran (annoncée pour le 5 février). Pour les uns et les autres le temps presse mais en attendant, le feuilleton Djellouli risque de connaître de nouveaux développements dans les prochains jours.