Durant l'année 2012, quelque 2 444 enfants ont été victimes dans les différents types de la criminalité. «Au cours de l'année 2012, parmi les 77.050 personnes arrêtées, impliquées dans les différents types de criminalité, les unités de la Gendarmerie nationale ont procédé à l'arrestation de 2778 mineurs, soit un taux de 3,61%.». C'est ce qu'a déclaré, hier le colonel Mohamed Tahar Benamane, lors d'une conférence de presse, organisée au commandement de la Gendarmerie nationale à Chéraga, à Alger. Le conférencier a souligné que les mineurs arrêtés, sont impliqués dans des affaires de vols, coups et blessures volontaires. «830 mineurs sont impliquées dans des affaires de vols avec un taux de 30%, suivi des affaires de coups et blessures volontaires où 674 mineurs sont impliqués, soit un taux de 24%.» Le conférencier a précisé que les mineurs ayant le niveau d'instruction moyen demeurent les plus impliqués dans la criminalité avec un taux de 64%. Durant l'année 2012, quelque 2444 enfants ont été victimes dans les différents types de la criminalité. Le colonel Benamane, souligne que «la plus grande proportion de mineurs est victime de coups et blessures volontaires, soit 32% suivi d'attentats à la pudeur avec 20%». Durant les deux premiers mois de 2013, parmi les 13.296 personnes arrêtées, les unités de la Gendarmerie nationale ont arrêté 410 mineurs impliqués dans des affaires de criminalité. Il est précisé que les mineurs victimes d'enlèvement et de tentatives d'enlèvement, durant l'année 2013 sont «3 cas d'enlèvement de mineurs enregistrés, dont 1 suivi d'assassinat à Ghardaïa, les deux autres à Alger et Annaba. 7 tentatives d'enlèvement à Oran 2, El Tarf1, Ain Témouchent1, Saida1, Alger (1) et Boumerdés(1)». Il a souligné que pour les 15 cas d'enlèvement, les enquêtes ont révélé qu'il s'agissait de deux cas de détournement de mineurs et 13 cas de fugues. En marge de la conférence, le lieutenant colonel Demane-Debih, directeur de sciences de la criminologie, explique que «Toute atteinte à la vie humaine est un évènement regrettable et malheureux, surtout lorsqu'il touche une frange de la société très fragile et sensible que sont les enfants. Les cas d'enlèvement enregistrés ont suscité indignation et inquiétude chez les citoyens et ont généré la mobilisation de l'opinion publique». Il précise que les cas d'enlèvement et d'assassinat d'enfants ont toujours existé avec des proportions insignifiantes, mais ils n'étaient pas aussi médiatisés que depuis l'avènement des nouvelles chaînes de télévision. En contrepartie, la société ne cesse de perdre au fil des années, ses moyens de protection traditionnels et informels (famille élargie, traditions, valeurs morales, rôle d'éducation du voisinage, des mosquées, des instituteurs...etc). Le lieutenant colonel explique que «nous sommes face à une approche situationniste (théorie criminologique) expliquant le crime par les situations où se rencontrent des auteurs hautement motivés avec des victimes attrayantes, non sécurisées ou vulnérables.» Ce dernier a donné une lecture des auteurs d'enlèvement et leurs mobiles en précisant que «L'analyse des cas enregistrés semblent révéler quelques similitudes des caractéristiques des auteurs qui sont généralement célibataires, âgés entre 28 et 30 ans, chômeurs et ayant un niveau scolaire primaire ou du cycle moyen.» Il révèle que «les violences sexuelles sont le mobile le plus répandu, comparés aux litiges familiaux ou l'enlèvement parental, les demandes de rançons et les règlements de compte.» Néanmoins, si on focalise sur les pédophiles, on remarque qu'il n'existe pas de profil type de ces agresseurs sexuels, chacun est un cas particulier avec une structure psychopathologique différente, soulignant que le pédophile utilise la ruse et la manipulation à l'égard des enfants, ses cibles potentielles, il agit en prédateur, avant de passer à l'acte. Enfin le lieutenant-colonel appelle les parents à être plus prudents en matière de prévention: «Il faudrait agir en minimisant les occasions où se rencontrent deux catégories de personnes précitées l'auteur hautement motivé et la victime attrayante non sécurisée. Les pouvoirs publics sont actuellement déterminés à traiter sévèrement ce type de délinquance. A ce titre un «plan d'alerte enlèvement» est en cours de réflexion pour sa mise en place, une véritable «chasse à l'homme» que l'auteur déclenchera lui-même par son passage à l'acte. Un système d'actions coordonnées de recherche et de communication pour chasser l'auteur jusqu'à son arrestation», souligne le lieutenant.