Les 8000 associations agréées par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales sont averties. Celles qui sont inactives seront dissoutes. Elles étaient plus de 90.000. Elles ne sont plus maintenant que 8000. Le nombre des associations agréés par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a fondu comme neige au soleil. La plupart ont été dissoutes parce qu'elles n'ont pas honoré leur mission de «cadre d'expression et de mobilisation des jeunes». Afin de les faire bouger et les obliger à être plus à l'écoute de la société et des problèmes auxquels elles se heurtent, le gouvernement a promulgué une nouvelle loi sur les associations. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse, lors de la rencontre qu'il a présidée, hier, dans la wilaya de Mascara. S'adressant aux jeunes venus nombreux pour l'écouter, Belkacem Mellah, secrétaire d'Etat à la Jeunesse auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports, leur a fait part de la nouvelle loi régissant les associations, en sommant celles-ci d'honorer leur mission, sinon elles s'exposeront à des sanctions. Un délai de 9 mois leur est accordé pour se mettre en conformité avec la nouvelle loi. Passé ce délai, toutes celles qui feront preuve de passivité seront, aussitôt dissoutes. «Les associations inactives seront dissoutes en décembre prochain en vertu de cette nouvelle loi sur les associations», a-t-il confié. Concernant celles dont la situation n'est pas encore régularisée, le secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse les invite à se rapprocher immédiatement de l'administration pour la normaliser. A défaut, il ne leur sera pas délivré un nouvel agrément. Faisant part de son optimisme quant au rôle des 8000 associations et la mission qui leur est dévolue dans le cadre de la nouvelle politique mise en branle par le gouvernement pour encadrer les jeunes et les mobiliser autour des taches d'édification nationale, M.Mellah s'est engagé à soumettre les revendications des jeunes de Mascara au Premier ministre. A en croire le wali, deux commissions ont été installées, l'une pour le suivi de l'emploi et l'autre pour la prise en charge des préoccupations des jeunes. Il reste que nombre d'associations évoquent l'absence d'infrastructures de jeunes au niveau de la wilaya, ainsi que le manque de locaux sans lesquels elles ne pourraient activer et honorer leurs engagements. Qu'en est-il des milliers d'autres qui n'activent pas et qui ne se semblent se soucier que des subventions qui leur sont accordées par l'Etat et qu'elles dépensent dans des réceptions et des actions qui ne font pas partie de leurs attributions. En sommant la majorité d'entre elles à régulariser leur situation, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a certainement relevé des failles et des irrégularités au niveau de leur fonctionnement. Il n'échappe à personne que 90 000 associations c'est beaucoup pour ne pas dire énorme. L'Etat doit revoir sa copie et sa stratégie en contrôlant de plus près les associations et s'assurer que les subventions qui leur sont accordées, ne soient pas utilisées à d'autres fins.