Le sucre extractible de la datte pourrait créer une industrie alimentaire dans le sud du pays. Les perspectives offertes au marché de la boisson en général, butent à une rude concurrence, tant nationale qu'étrangère, ont regretté divers intervenants, hier à Alger, lors du Symposium autour de la valorisation des produits agricoles dans les boissons. Cette rencontre, la première du genre, organisée hier à Alger conjointement par la Fondation Filaha Innove et l'Association des producteurs algériens de boissons - Apab a réuni nombre d'opérateurs activant dans le domaine ainsi que d'experts nationaux et étrangers venus faire valoir et communiquer leur «process» dans la fabrication de boissons nécessitant des intrants agricoles frais de qualité. La sécurité alimentaire a été traitée de pair avec la qualité tout comme a été longuement abordée la protection du consommateur à travers l'information, l'hygiène et la «traçabilité» du processus de fabrication du début jusqu'à sa destination finale, qui reste le consommateur. Les enjeux et les exigences de la profession ont été disséqués par les intervenants qui ont traité, tour à tour, l'étiquetage, les mentions qui doivent y apparaître et la maîtrise des sources de contamination (au nombre de cinq). D'aucuns d'entre eux ont dénoncé le manque de sensibilisation en matière d'hygiène en suggérant la création de «laboratoires pour contrôler l'usage et la qualité de certains intrants» dans la fabrication de boissons. Un point intéressant a été développé par un expert allemand, le Dr Ulrich März. Il s'agit de la valorisation des dattes non comestibles en Algérie selon la technologie et l'économie d'extraction du sucre liquide. Sachant que la datte contient environ 60% de sucre extractible, cette filière pourrait s'avérer très rentable sur le plan économique pour les régions productrices de dattes du sud du pays. Cet expert conseiller, qui évolue dans la sphère de la coopération algéro-allemande a, pour soutenir son étude, rappelé que l'Algérie consomme quelque 35 kg de sucre par personne/an et qu'elle importe plus d'un million de tonnes/an de ce produit qui augmente à un rythme régulier pour être passé de 100 dollars la tonne en 2000 à 450 dollars/t en 2012. Cette analyse prospective d'une autre richesse du Sud en sus des hydrocarbures et des dattes fraîches, a beaucoup intéressé l'assistance. A ce sujet, un atelier sur la valorisation des dattes non comestibles en Algérie se tiendra le 10 avril 2013 à Alger en coopération avec l'Allemagne dans son programme GIZ-Deved. L'emploi du secteur de la boisson occupe 17 000 individus en emploi direct et 30.000 en emploi indirect. Le chiffre d'affaires brassé par cette corporation atteint plus de 215 milliards/DA dont la sous-filière des boissons gazeuses se réserve la part du lion avec 83,7 mds/DA suivie de celle des boissons alcoolisées (83,1), les jus de fruits et boissons fruitées (35) et enfin les eaux embouteillées (12). Approché par L'Expression, Mourad Bouattou, vice-président de l'Apab et néanmoins directeur du développement et de la communication chez le groupe Ifri affirme que parmi deux ou trois autres fabricants, ce groupe exporte, bien que «modestement» notamment des sodas et des eaux fruitées vers 14 autres pays différents dont le Canada, l'Europe, l'Arabie Saoudite, la Jordanie, la Tunisie et aussi d'autres destinations africaines.