La grogne des chômeurs s'amplifie Ni les milliards, ni les stratégies adoptées n'ont pu régler ce problème. Le constat se confirme davantage sur le terrain. L'emploi est un véritable casse-tête pour le gouvernement. Ce dernier se retrouve à la croisée des chemins. Malgré toutes les mesures prises, l'Exécutif reste incapable de résoudre cette problématique. Ni les milliards ni les stratégies adoptées n'ont pu régler ce problème. Le constat se confirme davantage sur le terrain. Les mouvements de contestation se multiplient à travers le pays. Après le Sud, la contagion gagne d'autres régions du pays. La liste des mouvements de contestation ne cesse de s'allonger. Ouargla, Ghardaïa, El Oued, Laghouat et Arzew. Partout, une seule revendication revient sur scène: l'emploi. La réussite de la grande marche de Ouargla a ouvert l'appétit aux contestataires. Décidément, les jeunes sont déterminés à investir la rue pour obtenir gain de cause. Ces derniers sont convaincus que seule une démonstration de force peut attirer l'attention des pouvoirs publics. Les gens de Ouargla l'ont démontré. En réponse à la colère des chômeurs du sud du pays, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé une série de mesures pour le traitement de l'emploi et du chômage en priorisant, notamment la main-d'oeuvre locale dans ces régions. Dans une instruction relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas (départements) du Sud, Abdelmalek Sellal a précisé que «le recours au recrutement d'une main-d'oeuvre hors wilaya n'est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n'ayant pas de profil correspondant localement». Ce n'est pas tout. En plus des mesures, des crédits estimés à des millions pour ne pas dire à des milliards sont accordés aux jeunes du Sud. En accordant des mesures spécifiques aux gens du Sud, le gouvernement ne risque-t-il pas de provoquer un autre problème? Les observateurs de la scène politique mettent en garde contre cette politique. Ils estiment que ces mesures risquent de consacrer la régionalisation. Ils pensent que seule une politique nationale de l'emploi peut régler le problème. Effectivement, les solutions budgétivores, prônées par le gouvernement pour acheter la paix sociale, ont démontré leur limite. L'équipe Sellal ne fait qu'encaisser les coups des conséquences des politiques provisoires adoptées par les précédents gouvernements. Assises nationales de l'emploi, stratégie de l'emploi, toutes les politiques et les dispositifs pris n'ont pas pu mettre fin au phénomène du chômage. Le problème serait-il pour autant insoluble? Selon les spécialistes, rien n'est impossible. Le chômage peut être vaincu en privilégiant le développement d'une économie productive dans l'industrie et l'agriculture, secteurs pourvoyeurs d'emplois aussi nombreux que durables et créateurs de richesses additionnelles, ainsi que dans la construction, les services (tourisme...) et les transports. Au lieu de jeter des milliards dans les crédits Ansej, Anem, le gouvernement ferait mieux de créer une industrie productrice de richesses et d'emplois. Pour les spécialistes, c'est la seule condition pour résorber le chômage. Une telle politique impliquerait, selon eux, de rompre avec la logique de l'économie de bazar qui privilégie l'importation tous azimuts et abandonne le monopole du commerce extérieur à quelques dizaines de milliers d'importateurs privés dont la seule motivation est le profit. Le gouvernement doit profiter de cette manne financière pour développer d'autres secteurs créateurs de richesses. Le tourisme, l'agriculture, l'industrie sont autant de secteurs qui restent à la traîne. Pour les spécialistes, il n'y a pas d'autre solution. La résolution du problème du chômage se trouve conditionnée par le développement d'une économie nationale productive.