Ces deux équipes se doivent de se reprendre sinon ce sera la désillusion pour elles. Les seize participants à cette 24e édition de la CAN ont achevé leur premier tour de piste. Désormais chacun de leurs entraîneurs a une idée sur ses adversaires et peut préparer, en conséquence, son équipe pour les deux prochaines sorties de ce round initial de la compétition. Il est évident qu'il y en a qui peuvent se dire que cette CAN a débuté sous les meilleurs auspices pour eux. Ils sont, bien sûr, à recruter chez ceux pour qui la victoire a souri mais également ceux qui, à l'image de l'équipe d'Algérie et celle du Burkina Faso ont réussi un résultat qu'ils estiment positif. La première semblait, de tous les concurrents de cette Coupe d'Afrique des nations, être celle pour qui était proposé le plus mauvais «hors- d'oeuvre» pour débuter la compétition. Affronter d'entrée de jeu le champion d'Afrique en titre, détenteur du trophée depuis 2000, candidat n°1 à sa propre succession, finaliste de la dernière Coupe des confédérations où il avait éliminé, ni plus, ni moins, que le champion du monde en titre, le Brésil et 13e équipe dans la hiérarchie de la FIFA, était une mission considérée comme impossible pour les Verts. D'autant qu'en venant à Sousse ils n'avaient qu'un seul match de préparation dans les jambes et un match où ils avaient passé une mauvaise soirée puisqu'ils y furent battus au stade du 5-Juillet par l'équipe du Mali. Avec de tels paramètres, ils n'étaient pas nombreux ceux qui voyaient les Algériens bousculer les Camerounais et les forcer au match nul. Pourtant c'est bien ce qui s'est passé et les champions d'Afrique vont devoir revoir leur copie et changer de registre de jeu s'ils veulent aller au bout de leur incroyable pari qui est de remporter, pour la 3e fois de suite le trophée continental. Quant aux Burkinabés, ils avaient, eux aussi, affaire à un très gros morceau en affrontant les Sénégalais, ceux-là mêmes qui avaient enchanté l'opinion sportive lors du mondial de 2002. Ignorant tout complexe, les Burkinabés ont, finalement, tenu en respect les Lions de la Terenga qui nous ont paru assez fébriles. Parmi ceux qui ont des raisons d'être contents, on pense aux Marocains qui sont venus à bout d'un onze nigérian qui a, peut-être, reçu le statut de favori un peu trop vite. Les Maliens et les Sud-Africains peuvent, eux aussi, jubiler, auteurs qu'ils furent des deux plus gros scores de ce premier round face à respectivement le Kenya et le Bénin. Et puis il y a la Tunisie et l'Egypte, certes victorieuses mais d'une façon très laborieuse. Ce sont là deux équipes qui ont laissé traîner derrière elles un certain doute. S'il y a des déceptions il faudra les chercher du côté du Nigeria qui nous a paru vraiment très poussif face au Maroc et au Sénégal qui, sur ce qu'il a montré contre le Burkina Faso, est à des années-lumière de l'équipe qui avait illuminé le Mondial nippo-coréen. Quant aux «petits» du style Rwanda, Bénin et Kenya, ils ont montré qu'ils étaient là pour apprendre. Après ce premier tour de piste, ils pourraient constituer un «os» pour ceux qui doivent maintenant les rencontrer.