La Cour suprême du Kenya a confirmé hier l'élection de Uhuru Kenyatta à la présidence du pays, à l'issue d'un scrutin jugé «libre, équitable, transparent et crédible», a annoncé le président de cette cour, Willy Mutunga, lors d'une audience publique retransmise à la télévision. Les six juges de la Cour suprême ont rejeté à l'unanimité les recours déposés par le camp de Raila Odinga, principal rival de M. Kenyatta, et par des associations citoyennes qui dénonçaient une série d'irrégularités ayant selon eux affecté la sincérité du scrutin. «La décision, à l'unanimité de la Cour est que l'élection présidentielle tenue le 4 mars 2013 s'est déroulée de façon libre, équitable, transparente et crédible, conformément aux dispositions de la Constitution et des dispositions légales pertinentes», a déclaré solennellement M. Mutunga, donnant lecture de la décision de la Cour suprême. La Cour a également décidé que Uhuru Kenyatta et son colistier William Ruto «avaient été valablement élus» président et vice-président de la République du Kenya, a ajouté M. Mutunga. La Commission électorale kényane (IEBC) avait proclamé le 9 mars M. Kenyatta vainqueur avec 50,07% des suffrages au premier tour et 8.000 voix seulement au dessus de la barre de la majorité absolue des votants exigée par la Constitution. Le camp Odinga et les associations requérantes arguaient d'irrégularités dans la liste électorale, lors du scrutin et de son dépouillement. Les arguments de la Cour n'ont pas été dévoilés dans l'immédiat. «Le jugement détaillé contenant les raisons de la décision de la Cour sera publié dans les deux semaines», a expliqué son président. Le scrutin et la proclamation des résultats de la présidentielle du 4 mars se sont déroulés sans incident notable, démentant les craintes d'une répétition des terribles violences (plus de 1.000 morts) provoquées fin 2007 par l'annonce de la courte défaite de M. Odinga, à l'époque face au sortant Mwai Kibaki, soutenu alors par M. Kenyatta. La décision de la Cour, créée par la Constitution de 2010, était à ce titre guettée avec énormément d'attention au Kenya et perçue comme un test pour cette institution à la réputation encore intacte dans le pays, selon les analystes. MM. Kenyatta et Odinga, qui ont tous deux assuré qu'ils respecteraient sa décision, quelle qu'elle soit, n'avaient pas réagi dans l'immédiat.