Le Premier ministre sortant Raila Odinga a annoncé samedi qu'il allait contester en justice sa défaite au scrutin présidentiel de lundi au Kenya face à Uhuru Kenyatta, mais il a appelé ses partisans au calme. M. Odinga, dont la précédente défaite il y a cinq ans avait provoqué des violences sans précédent au Kenya, a dénoncé "des irrégularités massives" autour du scrutin de lundi, mais a souligné que "la violence maintenant pourrait détruire ce pays pour toujours". Raila Odinga, dont il s'agit de la troisième candidature à la présidence, a détaillé ce qu'il a présenté comme une longue liste d'irrégularités ayantconduit, selon lui, à la victoire dès le premier tour de son principal adversaire, Uhuru Kenyatta, avec 50,07% des voix. "Nous pensions que cela ne se reproduirait pas", a déclaré M. Odinga en référence aux fraudes ayant émaillé, selon lui, sa précédente défaite en décembre 2007 face au président sortant Mwai Kibaki, qui ne se représentait pas cette année. "Mais cela s'est malheureusement produit (à nouveau). Mais cette fois nous avons un nouveau système judiciaire indépendant, dans lequel nous (...) et les Kényans avons confiance", a poursuivi M. Odinga. "Nous allons respecter l'Etat de droit et nous respecterons la décision" de la Cour suprême, devant laquelle le Premier ministre s'apprêter à présenter un recours contre les résultats. "Laissons la Cour suprême déterminer si le résultat annoncé par la Commission électorale indépendante est légal", a-t-il lancé. M. Odinga a été crédité de quelque 800.000 voix de moins que son adversaire et a recueilli 43,31% des voix, selon la Commission électorale.