Les membres de la fédération qui regroupe 48 wilayas n'ont pas été tendres avec le ministère de l'Agriculture. Brandissant une plate-forme de revendications de 15 points à commencer par la réhabilitation de sa mission principale, la Fédération nationale des forestiers - Ugta, a arrêté une action de protestation publique devant le siège du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr), dans les 15 jours qui suivent. Mettant fin à une longue attente pour voir la situation s'améliorer, une réunion de concertation a eu lieu hier au siège de la Centrale syndicale Ugta, afin d'officialiser leur décision, qui commencera par une journée de protestation, avant de convenir d'une grève nationale de trois jours pour faire valoir leurs préoccupations. Qualifiant la direction générale des forêts (DGF), de boîte aux lettres du ministre Rachid Benaïssa, et après la dégradation de l'environnement forestier et des nombreux incendies enregistrés chaque année, les membres de cette fédération qui regroupe 48 wilayas n'ont pas été tendres avec le ministère de l'Agriculture qui a «détourné la mission des forestiers en imposant les siennes», contre toute attente. «Sur quatre millions d'hectares, nous n'avons que 4000 forestiers qui occupent des postes, mais sans aucun impact sur le développement et le devenir des espaces forestiers, en plus des missions qui leur ont été ajoutées et qui ne relèvent pas de leur travail», a déploré Briki Othmane, porte-parole de cette fédération. Pis encore, M.Briki n'a pas hésité à dénoncer la mafia du bois qui détruit les forêts, afin de transformer les arbres en produits servant de matériaux de construction, notamment à Khenchela et dans l'est du pays de manière générale. «Nous sommes désarmés devant de nombreuses situations qui portent atteinte aux forêts du pays qui appartiennent à tous les Algériens», regrette-t-il, tout en arguant que le Code des forêts n'a pas changé depuis 1984. Autre fait gravissime qui dénote le délaissement des domaines forestiers, la fermeture des écoles de formation des forestiers, l'absence de relève des personnels du secteur qui enregistre un taux de 30% de vieillissement des employés, tous grades confondus, l'expulsion de leurs logements des cadres sans pour autant leurs assurer d'autres logements, le manque de moyens humains et matériels, afin de répondre aux besoins... sont quelques-uns des problèmes récurrents qui ont étés soulevés. Tout en passant outre la DGF pour s'adresser directement à Rachid Benaïssa pour qu'il réagisse afin de prendre en charge les préoccupations des forestiers. La loi sur l'interdiction de la chasse, notamment à l'outarde, n'a rien de concret, pis encore, les chasseurs qui viennent des pays du Golfe, ont tous les soutiens et la protection juridique, aux dépens de l'obligation de sauvegarde et de protection des animaux, ont regretté de nombreux forestiers, témoins oculaires impuissants du massacre de l'outarde. La sauvegarde des espaces forestiers est une responsabilité de l'Etat, quelle que soit la complexité de la situation. Cependant, le ministère de l'Agriculture n'a rien fait dans ce domaine, sauf de rajouter d'autres missions et responsabilités dans le cadre de sa politique de développement rural, selon les membres de la Fédération des forestiers.