Un hommage à Mahieddine Bachtarzi a été rendu, parallèlement à l'inauguration du centre Son et image... La Bibliothèque nationale d'Algérie (Hamma), s'est dotée mercredi d'un centre audiovisuel de qualité. Une visite guidée a été effectuée au profit des invités et de la presse pour en savoir plus sur ce lieu qui comprend cinq espaces: une audiothèque, une vidéothèque, une cédéthèque, une microthèque et une diapothèque. A préciser que la reproduction et le prêt extérieur sont interdits afin de préserver ce patrimoine culturel. Ce centre possède également une salle de projection de 50 places, une duplicathèque et un studio d'enregistrement pour la bibliothèque sonore. Les supports non livres que l'on peut consulter est un fonds très diversifié, composé de cartes géographiques, affiches publicitaires, cartes postales, photos APS, oeuvres d'arts, disques et plans d'architecture. La visite des lieux terminée, le directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui, s'est attelé, en présence de Khalida Toumi, ministre de la Communication et de la Culture, à l'inauguration du café «Son et image». Khalida Toumi prenant en premier la parole, confiera être heureuse à chaque fois qu'on ouvre un espace culturel nouveau, à plus forte raison quand cela se passe à la Bibliothèque nationale, le royaume du livre, et de faire remarquer avec une pointe de fantaisie: «le son et l'image sont une des formes de l'écriture». Amine Zaoui, quant à lui, souligne : «La Bibliothèque s'enrichit par ses amis. C'est un beau jour que d'ouvrir de nouveaux carnets...». Evoquant le geste de l'écrivain et homme de radio, Abdelkader Bendaâmache qui a fait don de fonds à la bibliothèque, Amine Zaoui le qualifie de «démarche civilisationelle». Parallèlement à l'inauguration du café «son et image», un hommage a été rendu à Mahieddine Bachtarzi, un des grands noms du monde musical algérien par Abdelakder Bendaâmache qui présentera quelques fragments bibliographiques de sa riche vie, suivi d'une projection et présentation de l'oeuvre «Les grandes figures de l'art musical en Algérie», tome 1 et tome 2 par l'auteur, qui espère en éditer 3 autres tout en déclarant: «J'espère qu'on nous aidera car l'édition de ces deux tomes ont fait couler mon éditeur privé !». Né le 15 décembre 1897 à la Casbah d'Alger, Mahieddine Bachtarzi comme la majorité des musiciens algériens de l'époque, s'initiera très jeune au chant religieux où le seul instrument était la voix. Il est initié aux premiers secrets d'interprétation de modes savants par le mufti Boukondora. Sa voix de ténor était tellement fascinante que déjà en 1921, il comptabilisait plus de 70 disques enregistrés. A partir de 1928, il assume la direction de la société musicale El Moutribia et devient à partir de 1930 le 3e maghrébin membre de la Sacem. Sans rompre avec la chanson, il se découvre une nouvelle vocation, le théâtre. Avec Allalou (1902-1992) et un peu plus tard avec Rachid Ksentini (1887-1944), Mahieddine Bachtarzi déblaie le terrain pour faire admettre l'existence d'un théâtre algérien dans la langue populaire, transposant sur la scène, à leur intention, des récits légendaires et populaires. Il créa sa propre troupe avec une prédominance pour le genre comique et un souci didactique. Après l'indépendance, il assume la direction du conservatoire municipal d'Alger (1966-1974) et rédige ses mémoires parues en trois volumes chez l'Enad. Mahieddine Bachtarzi meurt le 6 février 1986 à Alger à l'âge de 88 ans laissant un grand vide dans le monde de la culture. Un hommage posthume lui a été rendu en mai 1992 : on lui décerna la médaille de l'ordre du mérite national Athir avec la débaptisation du théâtre national qui, depuis cette date porte son nom.