La télévision c'est comme la langue d'Esope : un jour elle positive, un jour non. Par exemple, ma petite famille qui est composée de cinq personnes adultes, est toujours sujette à la division quand il s'agit de choisir un programme télé! Mon mari, vieux cheval sur le retour, aime les documentaires sur la Seconde Guerre mondiale, les films sur la gnous...Vous voyez le genre. Ma fille aînée, victime de l'école fondamentale, raffole des feuilletons égyptiens et des séries à l'eau de rose, comme Santa-Barbara. Mon grand fils lui matheux, aime les documentaires scientifiques et les mangas, et mon benjamin ne peut voir que les clips ou les matches de foot. Quant à moi, femme au foyer, j'aime les sagas, les recettes de cuisine et les émissions médicales. Donc, vous devez vous imaginer le climat quand il s'agit de choisir un programme: nous avons tous fait un planning pour étaler nos horaires respectifs de télé. C'est pour cela qu'on ne se voit pas très souvent. Mais (il y a un mais), heureusement il y a les matches de foot où l'équipe nationale est engagée. Alors là, tout le monde est d'accord quand il s'agit de défendre le «nif» national. Le match opposant l'Algérie à l'Egypte, dans le cadre de la CAN à Sousse, a fait vibrer tous les coeurs au même rythme, dans ma cuisine, dans tout l'immeuble, dans toute la cité qui résonnait de clameurs... Cela m'a fait penser au match historique de l'Algérie contre la France, lors des jeux Méditerranéens de 77, à la mésaventure de Merzekane à Split, à la victoire inoubliable de l'Algérie sur la RFA en 82. J'ai essuyé une larme en me rappelant ces jours-là. De grands moments de télévision et les commentateurs sportifs dans la tradition d'Abderrezak Zouaoui y sont pour beaucoup !