La justice égyptienne interrogeait mercredi un comédien comique suite à des accusations de blasphème pour une apparition dans l'émission télévisée d'un célèbre animateur, Bassem Youssef, lui-même sous le coup d'une enquête. Ali Kandil, un comédien de théâtre, est accusé d'avoir insulté l'islam lors de l'émission « El-Bernameg » en février dans laquelle il se moquait du discours et du style de certains religieux musulmans. Après avoir appris qu'il était convoqué par la justice, M. Kandil a rejeté les accusations pesant sur lui, parlant de «pures bêtises », tout en disant qu'il se rendrait au bureau du procureur. « J'assume la responsabilité de chaque mot que j'ai prononcé », a-t-il ajouté dans une vidéo postée sur internet. Il a par ailleurs estimé qu'il était de la responsabilité du peuple de faire respecter les objectifs de la révolte de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak, à savoir le pain, la liberté et la justice sociale. « Le domaine qui me revient, celui que je peux garantir (...) c'est la liberté d'expression », a indiqué M. Kandil. Cet interrogatoire intervient au lendemain des assurances de la présidence de la République que le président islamiste Mohamed Morsi était engagé à respecter la liberté d'expression. Dans un communiqué, la présidence insistait aussi sur le fait que M. Morsi n'était pas à l'origine des procédures judiciaires contre Bassem Youssef, accusé d'avoir insulté l'islam et le président Morsi, et de menacer l'ordre public. Washington avait dénoncé lundi les restrictions de plus en plus fortes à la liberté d'expression en Egypte, à la lumière du cas de Bassem Youssef.