Il n'y avait pas beaucoup de monde mercredi soir à Radès. L'équipe de Tunisie est, donc, le premier des qualifiés pour les quarts de finale de cette 24e édition de la coupe d'Afrique des nations ; résultat logique puisqu'il s'agit de l'équipe du pays organisateur et qui bénéficiait du statut de favori de ce groupe A. De ce point de vue elle a rempli sa mission et satisfait ses supporters. Mais satisfait en partie si l'on considère que lors de ses deux sorties contre le Rwanda puis contre la RD du Congo, elle ne semble pas avoir convaincu bon nombre d'observateurs. Présents mercredi dernier au stade olympique de TunisRadès, nous avons pu mesurer combien la tâche de son entraîneur Roger Lemerre sera difficile. Déjà, contre le Rwanda, il avait été sévèrement critiqué sur la manière de jouer de l'équipe même si celle-ci avait fini par l'emporter. Mercredi, elle a, peut-être, enregistré une victoire plus large que lors de la première journée mais apparemment elle a laissé beaucoup de gens sur leur faim. Surtout contre une formation de la RD du Congo, qui jouait son va-tout, puisqu'elle avait perdu son premier match contre la Guinée, les Tunisiens ont dû attendre la seconde mi-temps pour s'imposer. Durant le premier half, ils sont passés à côté de leur sujet au point de permettre au gardien congolais de passer 45 minutes en toute quiétude. Il a fallu un petit coup de pouce de l'arbitre sud-africain du match pour qu'ils puissent se libérer. Le coup de pouce en question c'était l'exclusion du centre-avant congolais, Lomanan, en fin de première mi-temps pour une faute (coup de pied sur adversaire) dont certains estimaient qu'elle ne méritait qu'un carton jaune. Ce qui n'était pas notre avis, puisque sur l'action, on a bien vu que le Congolais avait donné un coup intentionnel même si le joueur tunisien touché, en l'occurrence Mnari, en a rajouté puisqu'il avait à peine été touché. D'ailleurs le «cinéma» de Mnari a mis les Congolais, Lomanan et l'entraîneur adjoint surtout, dans une colère noire. Toujours est-il que privés de leur meilleur attaquant, les congolais voyaient leurs chances de remporter le match s'amenuiser d'autant que ce fut ce Lomanan qui avait fait trembler le public tunisien, en mettant en grand danger la défense adverse quelques minutes avant de se faire exclure. A onze contre dix, la tâche des Tunisiens devenait plus simple surtout que Lemerre avait eu la bonne idée de faire remplacer Nafti par Trabelsi. Ce fut ce dernier qui amena les deux premiers buts et mit son équipe sur le chemin de la victoire. Mais celle-ci, comme nous l'avons dit plus haut, n'a pas convaincu tout le monde. Un de nos confrères tunisiens, Sami Akrimi, du journal La Presse nous a fait part du doute qui l'envahit. «Notre équipe a pour objectif d'aller en demi-finales. Si elle continue à jouer de la sorte elle n'ira pas trop loin». Et d'ajouter: «la fédération a commis une grande erreur en embauchant Roger Lemerre. Vous savez il n'a qu'un nom, sans plus. En France il n'a fait que prendre une équipe que lui avait préparée Jacquet. Ici il ne réussira pas grand-chose d'autant qu'il a comme adjoint Nabil Mâaloul qui n'est qu'un illustre inconnu comme technicien. Ce monsieur n'a aucun passé comme entraîneur et il se retrouve aujourd'hui entraîneur national adjoint. C'est vraiment du n'importe quoi ; d'ailleurs le public ne s'y est pas trompé puisque vous avez vu qu'aujourd'hui le stade était loin d'être plein». La Tunisie est tout de même qualifiée pour le prochain tour, ce qui n'est pas rien. Mais elle ne fait pas l'unanimité. «J'espère seulement qu'elle n'ait pas sur son chemin l'équipe du Cameroun, ajoute Akrimi, car ce jour-là elle risque de subir une lourde défaite».
