Tout le monde scandait «Mabrouk alaïna hadi el bidaya mazal mazal». Une ambiance des grands jours a régné jeudi soir dans toutes les villes du pays à l'issue de la victoire de l'équipe nationale arrachée face à l'équipe égyptienne avec un score de 2 buts à 1. En effet, des centaines, voire des milliers de personnes ont défilé dans les rues pour exprimer leur joie et leur soutien indéfectible à la formation algérienne de football dans cette compétition continentale. Cinq minutes avant la fin du match, au moment où le joueur «Achiou» a réussi à assommer les Pharaons par un second but, des immeubles et des cafés maures se sont transformés sur-le-champ en de véritables tribunes d'où émanaient des «hourra» à la joie de toute la population algérienne ravie de cet exploit. Quelque temps plus tard, ce fut le délire. Des manifestations spontanées ont pris forme, notamment, dans les grandes villes à l'est, au centre et à l'ouest du pays. Il s'agissait d'une liesse populaire. Des jeunes, moins jeunes, adultes voire des ont envahi toutes les artères des centres urbains. A Alger, cet «exploit» a drainé des foules. De Bab-El Oued à la Grande-Poste en passant par la rue Didouche Mourad, les fans des «Verts» à bord de véhicules klaxonnaient sans répit et jetaient des pétards pour transformer cette nuit de jeudi en une véritable fête de football. Une inoubliable fiesta pour beaucoup d'Algériens. La joie a atteint son paroxysme. Des scènes indescriptibles se sont déroulées sous les yeuxs mêmes des policiers qui ont préféré suivre de loin les fêtards pour ne pas gâcher ces moments de liesse populaire, déjà, connus en 1975 et en 1982. Bravant, torses nus, un froid de «canard», des supporters, interceptent des bus et les réquisitionnent pour faire la fête. Le tunnel des Facultés a été obstrué par des centaines de fans qui affluaient de tous les quartiers d'Alger la blanche. Certains avaient entre les mains l'emblème national. D'autres déroulaient des banderoles rouge et noir, symbole de l'USMA. Les «chnawas» étaient très présents. Tout le monde scandait «Mabrouk alaina hadi el bidaya mazal mazal» «comme pour dire aux compagnons de Belmadi «nous vous soutiendrons jusqu'au bout.» Il faut dire que jusque-là, les supporteurs de l'équipe nationale ont été d'un apport considérable aux camarades du capitaine Belmadi comme lors du premier match disputé contre les Lions indomptables du Cameroun, malgré la distance qui séparait les deux équipes. Chants, danses, klaxons et youyous, ont marqué cette nuit à travers le territoire national. C'était vraiment la grande fête pour une nuit, décidément pas comme les autres. A Tizi ouzou, Annaba, Constantine, Oran, les spectacles dans les rues étaient édifiants. La joie a conquis les coeurs de tous les Algériens même ceux qui vivent à l'étranger. En effet, des villes européennes, françaises, belges et espagnoles ont vécu la soirée du jeudi au rythme des fêtes. Les Algériens de France, à titre d'exemple ont fêté à leur manière la victoire des «verts». Ce fut une nuit de bonheur dont chacun se souviendra. Le nombre impressionnant de supporters des «Fennecs», qui se sont rendus à Sousse (Tunisie) pour assister à ce match Egypte -Algérie de cette soirée du jeudi dont la télévision a diffusé des images montre ce lien indéfectible et cette solidarité qui unit le peuple algérien. Ainsi, la ville tunisienne a vécu une ambiance de «folie» dont seuls les supporters algériens détiennent le secret. Les Tunisiens étaient émerveillés par le comportement exemplaire des fans de l'équipe nationale et leur façon originale de soutenir leur team. Le public algérien a été incontestablement, comme il sait le faire dans de pareilles occasions, le onzième homme du match puisque les Verts ont joué à dix après l'expulsion de Mamouni, au début de la seconde période. Certains observateurs et commentateurs comme celui d'Eurosport ont qualifié la victoire de l'équipe algérienne de spectaculaire. Le public a été pour beaucoup dans cette réussite qui sera inscrite en «lettres d'or» dans les annales du football national.