Les revendications se résument à un poste de travail et un dialogue «sérieux et constructif» Les chômeurs espèrent un dialogue ouvert et crédible avec les pouvoirs publics. La protesta s'amplifie au sud du pays où trois grands rassemblements s'y préparent. Le Comité des chômeurs a appelé à trois rassemblements successifs, le 10 avril à Tamanrasset, le 13 avril à Ghardaïa et le 20 avril à Djelfa. Contacté hier, Tahar Belabès coordinateur du Comité national de défense des droits des chômeurs (Cnddc), affirme que les revendications des chômeurs du Sud, en particulier et ceux d'autres régions, en général, se résument à un poste de travail et un dialogue «sérieux et constructif». Appelant dans la foulée à «une participation massive» de toutes les forces vives du pays. «Si nous sommes contraints de sortir dans la rue c'est parce que nous sommes une catégorie sociale ignorée et sans médiation pour nous défendre et porter notre voix.» Notre interlocuteur insiste sur le fait que les représentants des chômeurs n'ont jamais pris langue ou négocié avec aucune autorité ni responsable car «le Cnddc exige des négociations ouvertes, crédibles et refusent les négociations sous la table». Le rassemblement de Tamanrasset, dont les préparatifs sont fin prêts, se tiendra sous le slogan «Tous en rangs soudés», selon Tahar Belabès. Au cours d'un rassemblement tenu avant-hier au niveau de l'une des plus grandes daïras de la wilaya de Ouargla, en l'occurrence Rouisset, les débats et les discussions ont porté sur la vigilance et l'évaluation du mouvement de protestation, indique-t-il. Les chômeurs espèrent que les pouvoirs publics réagiront positivement à leur demande qu'ils estiment «légitime et consacrée par la Constitution». La dynamique quotidienne du mouvement que possèdent ces structures locales et délégués à travers toutes les wilaya du Sud et du Nord comme à Setif, Constantine et Alger, est perceptible. Les chômeurs fustigent vigoureusement «les parties responsables de certaines pratiques révolues par lesquelles on veut pousser au pourrissement de la rue et du coup, faire avorter leur mouvement. Nous continuons à lutter pacifiquement et d'une manière civilisée pour arracher nos droits», dira Belabès. Les mêmes chômeurs se démarquent totalement des «notables autoproclamés, société civile allégorique et indus élus». Ce beau monde «prêt à manger à tous les râteliers ne représente que leurs chemises», déplore Tahar Belabès. L'étalage et «le débordement de notre ras-le-bol sur la place publique n'est qu'un camouflet pour ces faux représentants», ajoute-t-il. «L'administration qui tente en vain par le biais d'une certaine presse de ternir le sens de notre combat qu'elle tente de faire avorter par ses députés, de sa société civile 'falsifiée'' ainsi que par l'intermédiaire de notables fabriqués dans les locaux du ministère de l'Intérieur», avant de se «démarquer» de ces notables et représentants de la société civile «qui ne représentent qu'eux-mêmes» et qui ont rencontré, ces derniers temps, nombre de responsables de façon pacifique et civilisée. Ainsi, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc), qui dément avoir entrepris des négociations avec les pouvoirs publics, renoue avec la protesta. L'administration, de son côté, est énergiquement critiquée par les chômeurs. Par ailleurs, le même mouvement a pu organiser récemment des rassemblements à Laghouat, Ouargla et El Oued. Ce mouvement dénonce les agissements de l'administration qui a pourtant, à travers les mesures du Premier ministre, promis de répondre aux revendications de cette jeunesse. Le Cnddc qui réaffirme la poursuite de son mouvement «jusqu'à ce qu'il y ait du concret sur le terrain», appelle à «une participation massive» de toutes les forces vives du pays. Pour rappel, en plus «des visites des membres de l'Exécutif dans nombre de régions du Sud» pour mettre en application «le plan quinquennal du président, des députés se sont mis de la partie et ont dépêché une mission dans le Sud. Les «élus du peuple, notables et autres opportunistes», indésirables et sans aucune influence, ont été chassés par les chômeurs qui réclamaient «du concret».