Le ministre algérien de l'Energie a estimé hier que le marché mondial du pétrole «enregistre un équilibre entre l'offre et la demande conduisant à la stabilité des cours du pétrole». La perte de près de 15 dollars subie par le baril de Brent, coté à Londres, depuis le mois de février 2013 ne semble pas inquiéter, outre mesure, le ministre de l'Energie comme il ne l'est pas aussi par la réduction de la consommation d'or noir de la part des pays industrialisés dont les économies sont minées par la crise. «Le recul de la demande de brut par les grands pays industriels avait été contrebalancé par la hausse de la consommation des pays émergents, notamment la Chine, l'Inde et le Brésil», a expliqué Youcef Yousfi. «Le marché mondial du pétrole est bien approvisionné et ne souffre d'aucun déséquilibre entre l'offre et la demande... l'équilibre enregistré actuellement en l'absence de spéculation conduit à la stabilité des cours du pétrole», a-t-il ajouté. Les prix actuels des prix du baril (104,66 dollars pour le Brent de la mer du Nord et 92,30 dollars pour le «Light Sweet Crude» (WTI) coté à New York) sont jugés satisfaisant par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le secrétaire général de l'Opep a jugé que les cours actuels de l'or noir étaient convenables, tant pour les pays producteurs, que pour les pays consommateurs. «Les prix tels qu'ils sont conviennent, tant aux producteurs, qu'aux consommateurs». a indiqué Abdallah El-Badri. «Nous ne plaidons pas pour des prix plus élevés, mais pour un prix raisonnable auquel nous pouvons investir, (...) et avec lequel les pays producteurs et consommateurs peuvent coexister», a-t-il déclaré le 4 avril 2013 à la presse, lors du Sommet international du pétrole qui s'est tenu à Paris. La conjoncture économique mondiale est pourtant loin d'assurer la pérennité d'un tel scénario. Les mauvaises statistiques sur l'emploi aux Etats-Unis, dans le secteur privé, la spectaculaire hausse des stocks américains de brut, ont réanimé les craintes sur la demande énergétique du plus grand pays consommateur d'or noir. Le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) publié mercredi, a fait état d'une progression de 2,7 millions de barils, des stocks américains de brut lors de la semaine achevée, le 29 mars, quand les experts avaient pronostiqué une hausse de 1,5 million de barils. Il faut rappeler que ces stocks avaient progressé de 3,3 millions de barils la semaine précédente. Soit cinq fois plus qu'attendu. L'annonce de cette surabondance de pétrole aux Etats-Unis s'est répercutée sur les cours de l'or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,31 dollars par rapport à la clôture de mardi. Le baril de Light Sweet Crude (WTI) a quant à lui été cédé 1,81 dollar. Les prix du pétrole ont depuis, accentué leurs pertes. Le seuil critique autour duquel s'est établi le consensus n'a pas été encore atteint. La ligne rouge a été fixée par l'Arabie Saoudite, chef de file de l'Opep. Un baril de brut autour de 100 dollars a été jugé à la fin du mois de mars de «raisonnable» par le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi...La zone de turbulences n'est pas loin...