Washington joue «l'apaisement» en reportant un tir d'essai du missile balistique intercontinental Minuteman 3 La plupart des gouvernements étrangers ayant des ambassades en Corée du Nord ont laissé entendre qu'ils n'avaient pas l'intention de retirer leur personnel dans l'immédiat, après que Pyongyang eut assuré qu'il ne pouvait garantir leur sécurité. Les Etats-Unis ont joué l'apaisement face à la Corée du Nord en reportant un essai de missile à ogive nucléaire avant une semaine à haut risque sur la péninsule coréenne où Pyongyang a déployé deux missiles susceptibles d'atteindre le territoire américain dans le Pacifique. Washington a annoncé avoir reporté un essai de Minuteman 3, missile balistique intercontinental à ogive nucléaire, qui devait être tiré la semaine prochaine depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie. Selon un responsable américain de la Défense, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a décidé ce report afin d'éviter que l'essai «puisse être considéré comme exacerbant la crise en cours avec la Corée du Nord». «Nous voulons éviter une mauvaise perception ou une manipulation», a ajouté ce responsable, précisant toutefois que les Etats-Unis restaient «engagés à tester (leurs) missiles balistiques intercontinentaux (Icbm) pour garantir un arsenal sûr, fiable et efficace». La Corée du Nord, qui a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est et menace d'effectuer des frappes, y compris nucléaires, sur des objectifs américains, a pour sa part averti vendredi qu'elle ne pouvait plus garantir la sécurité des missions diplomatiques dans la capitale Pyongyang à compter du 10 avril. La plupart des gouvernements étrangers concernés ont laissé entendre qu'ils n'avaient pas l'intention de retirer leur personnel dans l'immédiat, y compris les sept pays de l'Union européenne présents en Corée du Nord (Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Pologne, Roumanie, République tchèque, Bulgarie). Une réunion sur la Corée du Nord des ambassadeurs des 27 pays de l'UE doit se tenir aujourd'hui à Bruxelles, selon une source européenne. Les personnels de l'ONU en Corée du Nord «restent engagés dans leur travail humanitaire et de développement dans tout le pays», a déclaré Martin Nesirky, porte-parole de l'ONU à New York. Le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé hier qu'il n'y avait pas de «nécessité immédiate» de rapatrier les diplomates britanniques, fustigeant la «rhétorique» nord-coréenne. «Nous n'avons pas vu les troupes (nord-coréennes) se repositionner ou les forces terrestres se redéployer, ce qu'on s'attend à constater dans la période précédent une attaque» militaire, a déclaré M. Hague sur la BBC. «C'est la raison pour laquelle il est important de rester calmes, mais aussi fermes et unis», a-t-il ajouté à l'adresse de la communauté internationale. Pyongyang a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses, furieux du nouveau train de sanctions adopté par l'ONU après son nouvel essai nucléaire début février et des manoeuvres militaires conjointes en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Les médias japonais ont rapporté hier que le ministre de la Défense, Itsunori Onodera, donnerait l'ordre, «dans un jour ou deux», d'abattre tout missile nord-coréen qui se dirigerait vers l'archipel nippon. Le Musudan, missile balistique nord-coréen, aurait une portée de 3000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Avec une charge légère, il pourrait toucher des cibles à 4000 kilomètres, et donc, en théorie, frapper Guam, île du Pacifique située à 3380 km de la Corée du Nord et où sont stationnés 6000 soldats américains. M.Ban s'est de son côté déclaré «confiant que la direction chinoise fera de son mieux pour contribuer à calmer la situation et pour aider Pyongyang à modifier son attitude», a indiqué l'ONU. L'accès au complexe industriel inter-coréen de Kaesong, devenu un pion dans la guerre des nerfs en cours, restait fermé hier.