De sources proches de la direction du MSP, on apprend que la tendance générale au sein de ce parti est favorable à un second mandat pour Bouteflika. Ce parti, qui se prononcera officiellement sur la question d'ici une semaine, attend l'annonce par Bouteflika de sa candidature avant de lui emboîter le pas. On comprend aisément, donc, que l'expectative du MSP, ces dernières semaines, est motivée en premier lieu par le silence de Bouteflika quant à son intention de briguer un deuxième mandat. Apparemment, le MSP ne veut pas emboîter le pas au RND qui a soutenu Bouteflika avant même qu'il annonce sa candidature. Le soutien, plus que probable, du MSP pour Bouteflika laisse entendre que l'annonce de ce dernier à entrer en lice est imminente. Bouteflika peut déclarer sa candidature durant la semaine prochaine à l'occasion de ses tournées à travers les wilayas du pays. De l'autre côté, le MSP qui va accueillir demain la rencontre des onze doit définitivement trancher sur sa position au sein de ce groupe. En effet, il est impossible pour ce parti de gérer deux positions diamétralement opposées. L'une adoptée au sein de ce groupe pour contrecarrer un éventuel plébiscite de Bouteflika et l'autre qui consiste à soutenir ce même Bouteflika. C'est une posture dont seul le MSP a le secret. Depuis sa création, ce parti ne cesse d'exceller dans la versatilité. Lors de la rencontre de Sant'Egidio en 1994, le parti du défunt Nahnah a décidé d'y prendre part pour se retirer par la suite. Ensuite, le même parti a crié contre la fraude des législatives 1997 pour ensuite composer au sein du gouvernement. Le comble de l'indécision a été atteint lors de la présidentielle de 1999. Des milliers d'adhérents sont sortis dans la rue pour protester contre le rejet par le conseil constitutionnel de la candidature de Nahnah. Quelques semaines après, le MSP appuie la candidature de Bouteflika. Plus récemment, ce parti a pris part à l'élaboration du document du groupe des onze en émettant des réserves sur le départ de l'actuel gouvernement. Avant-hier, Bouguerra Soltani ne s'est nullement encombré en accomplissant la prière de l'Aïd à côté de Bouteflika. Ils ont même échangé de longs conciliabules à l'intérieur de la mosquée. Il n'est pas à exclure que l'objet de cette conversation a porté sur la candidature de Bouteflika. Décidément, Soltani représente le digne héritier de cheikh Nahnah.