Malgré toutes les dispositions prises, Mina fait chaque année des victimes. Pas moins de 251 personnes ont été tuées ce dimanche dans une bousculade lors d'un des rites du pèlerinage musulman annuel à Mina, près de La Mecque, a annoncé le ministre saoudien du Pèlerinage, Iyad ben Amine Madani. Le ministre a également affirmé, lors d'une conférence de presse, que 244 autres pèlerins avaient été blessés, dont huit se trouvent dans un état grave. Le mouvement de foule s'est produit à 09h00 du matin, heure locale, pour durer 27 minutes, a précisé la même source. Il s'est produit au premier jour d'Al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, lors de la lapidation d'une stèle symbolisant Satan, un rite à haut risque en raison de la cohue. La lapidation, à laquelle participent des centaines de milliers de personnes, s'est poursuivie après une interruption de près de deux heures et demie. Selon ce responsable, la bousculade est due essentiellement à la densité des groupes de pèlerins qui empruntaient le niveau supérieur du pont en se rendant vers la stèle. Notre pays a perdu, lors de cette tragédie, onze de ses ressortissants dont neuf ont été identifiés hier. Parmi ces victimes, figure une femme d'origine algérienne et résidente en Australie. Quant aux deux autres victimes, elles font actuellement l'objet d'un processus d'identification. Le ministère des Affaires étrangères a, de son côté, pris attache avec l'ambassade d'Algérie à Riyad, et le consul de Djedda pour de plus amples informations concernant nos pèlerins. La cellule de crise, chargée du suivi et du traitement de situation d'urgence a été réactivée au niveau du ministère des Affaires étrangères et des numéros de téléphone ont été mis à la disposition des citoyens inquiets pour leurs parents. L'on croit savoir que cette cellule a été littéralement inondée par les appels téléphoniques durant ces dernières quarante-huit heures. Quant à la liste définitive des victimes, une fois que seront identifiés les deux autres pèlerins décédés, elle fera l'objet d'un communiqué du ministère de l'Intérieur qui instruira les walis chargés d'informer les familles des victimes. La région de Mina, il faut le dire, est devenue célèbre à cause des drames qu'elle génère chaque année en de pareilles occasions. Imaginons deux millions de personnes de tout âge, sur un parcours de 272 mètres de longueur. Imaginons cette foule compacte, sous un soleil de plomb, qui déferle vers un même lieu, encadrée par 10.000 policiers. Maintenant, imaginons un faux pas de quelqu'un parmi cette foule, ressemblant à un vaste manteau blanc, plasmodiant les versets coraniques. Gare à celui qui trébuche, car il se retrouve piétiné par des millions de pieds. Ainsi, à Mina, pour effectuer le dernier geste par tout pèlerin, cette dernière étape pour accomplir le Hadj, une bousculade meurtrière a fait 251 morts et 254 blessés, dont une dizaine se trouvent dans un état grave. On se rappelle du drame de l'année 1990 en ce même lieu. 1 426 pèlerins ont péri morts asphyxiés lors d'une gigantesque bousculade dans un tunnel de Mina. C'est l'une des plus horribles tragédies que la Mecque ait connues. Le même scénario s'est, encore une fois, répété, samedi à 9h. Pourtant, selon les déclarations des autorités saoudiennes, toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour permettre à tout musulman d'accomplir son Hadj. Malheureusement, une simple défaillance dans l'organisation a engendré un drame. Ainsi, cette dernière bousculade a eu lieu lors de la lapidation d'une stèle symbolisant Satan, un rite à haut risque en raison de la cohue. La tragédie n'a duré que 27 minutes entraînant avec elle morts et blessés. Ainsi, selon la tradition, c'est à Mina que Satan surgit à trois reprises, d'abord devant Abraham, puis devant sa femme Hagar et ensuite leur fils Ismaël. Pour lui signifier leur mépris, Abraham et sa famille lui lancèrent chaque fois sept cailloux. Consternation et tristesse étaient les deux «qualifiants» apparents sur les visages des pèlerins. C'est une tragédie dont le bilan reste le plus meurtrier en sept ans de drames qui ont émaillé le pèlerinage musulman annuel. Pourtant, les autorités saoudiennes ont beaucoup investi pour assurer toute la sécurité et accomplir ce cinquième pilier de l'islam dans les meilleures conditions possibles. Un plan de réaménagement total de Médine et la Mecque a été ordonné par le souverain saoudien quelques minutes à peine après l'annonce du drame.