Dans l'espoir de prévenir des catastrophes qui endeuillent pratiquement chaque année la cérémonie du hadj, les autorités saoudiennes ont pris des dispositions sécuritaires draconiennes dans la ville sainte. Des centaines de policiers se sont déployés dans le secteur alors que des travailleurs asiatiques, en combinaisons couleur orange, balayaient les rues. Même certains fidèles blessés dans le drame de jeudi seront emmenés en ambulances à Mina, puis à Arafat, pour les rites du hadj, selon un responsable du département de la santé. “Le serviteur des deux Saintes Mosquées, le roi Abdallah, en a donné l'ordre”, dit Khaled al Samiri. Quelque 60 000 agents de sécurité, de santé et de secours sont mobilisés pour le hadj, Riyad voulant s'assurer qu'aucun des incidents ayant émaillé les précédents pèlerinages ne se reproduira. Quelque 2,5 millions de musulmans ont entamé, hier, leur pèlerinage annuel en se rendant de La Mecque à Mina, une proche vallée désertique, où les autorités saoudiennes étaient en état d'alerte après la mort de 76 personnes dans l'effondrement d'un hôtel. Hommes et femmes, de tout âge, de couleur et de nationalités différentes, vêtus de blanc et chaussés de sandales, ont commencé, après la prière de l'aube, à avancer en foule compacte, à pied ou en bus, vers Mina, transformée en une cité de tentes ignifugées. Ils vont passer la journée, dite “yawm at tarwiya”, dans la prière et le recueillement, avant de se rendre aujourd'hui, à l'aube, vers le mont Arafat, moment fort du pèlerinage. Le drapeau national de chaque contingent flottant sur les tentes blanches sert à guider les pèlerins à Mina où certains, arrivés dès vendredi, se sont installés sous des ponts ou sur les trottoirs malgré l'interdiction de tout campement anarchique. Le roi Abdallah, des membres de la famille royale et du clergé religieux, et plusieurs ministres se sont déplacés à La Mecque pour suivre le déroulement du hadj, dont l'organisation est une source de fierté pour le royaume saoudien, qui se veut le porte-drapeau des quelque 1,3 milliard de musulmans dans le monde. Outre les bousculades qui avaient fait 251 tués en 2004 et 1 426 en 1990 ou les incendies dans lesquelles 343 pèlerins ont péri en 1997, les autorités sont appelées aussi à enrayer le risque de maladies, de manifestations et d'attaques terroristes. Le ministère de la Santé affirme ne pas s'inquiéter de la grippe aviaire, qui a fait 3 tués en Turquie et plus de 70 en Asie du Sud-Est et en Chine depuis 2003. 9 600 médecins et agents paramédicaux sont prêts dans 14 hôpitaux et des dispensaires à intervenir en cas de besoin, selon M. Samiri. Des centaines d'ambulances et des hélicoptères procéderont aux évacuations éventuelles alors qu'un programme, “Système d'information du Hadj”, organise l'accueil dans les hôpitaux, a-t-il ajouté. K. A./Agences