La Bourse d'Alger ne compte que trois titres La principale raison est d'après lui, la taille des PME algériennes, qui ne les prédispose pas à faire appel au marché boursier comme mode de financement. La Bourse d'Alger n'attire pas les entreprises algériennes. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, explique, dans un entretien accordé à l'APS, les raisons de ce désintérêt. La principale raison est d'après lui, la taille des PME algériennes, qui ne les prédispose pas à faire appel au marché boursier comme mode de financement. «La taille des entreprises algériennes et le dynamisme que connaît le marché monétaire réduisaient les chances d'un rapprochement entre les entrepreneurs et le marché boursier», a estimé le président du FCE. Et les entreprises plus grandes alors? «Les autres entreprises, plus importantes, n'ont pas encore la culture d'entreprise pouvant les pousser à envisager le recours à ce mode de financement et à son utilisation», a-t-il indiqué. Pour Réda Hamiani, la conjoncture financière actuelle est également un frein pour la Bourse d'Alger. «La conjoncture financière actuelle ne plaide pas pour un rapprochement entre les entrepreneurs et la Bourse», a-t-il souligné. Explication: «D'abord, il n'y a pas, en ce moment, suffisamment de projets d'investissement en général. Autrement dit, la demande de financement reste contenue. En outre, les sources de financement classique existent et ont été relancées par la bonification du taux d'intérêt (2%), accordée par la tripartite, et qui à revalorisé l'attrait des offres des banques en matière de financement des nouveaux projets.» M.Hamiani, qui rappelle également que de nouvelles institutions, comme le Fonds de garantie des PME (Fgar), le Fonds national d'investissement (FNI) et les sociétés de leasing, sont entrées en jeu avec «un réel dynamisme». Concernant le côté «marginal» de la Bourse dans le financement des investissements en Algérie, Réda Hamiani l'explique par «la situation excédentaire des banques algériennes qui croulent sous leurs avoirs». «On ne recourt pas au marché financier quand le marché monétaire est aussi actif et aussi présent», a-t-il résumé la situation. Toutefois, le président des patrons a regretté le fait que la Bourse «n'a même pas pu être utilisée pour les privatisations en Algérie ou pour l'opération de cession de titres de Djezzy». Voilà donc comment les patrons voient la Bourse d'Alger qui, 16 ans après sa mise en place, reste morose. En effet, la Bourse d'Alger ne compte aujourd'hui que seulement trois titres, un nombre insignifiant, selon des opérateurs économiques, qui expliquent cette situation par d'énormes liquidités monétaires, et le peu d'attractivité du climat des affaires. La Bourse d'Alger (la Sgbv), créée en 1997, est en fait la plus petite place boursière de la région Mena, avec une capitalisation de seulement 13,3 milliards de DA (180 millions de dollars) en 2012, soit moins de 0,1% du PIB du pays. Alors que selon une récente étude élaborée conjointement par la Cosob, la Sgbv et le Pnud, la taille réelle de l'économie algérienne mériterait une capitalisation boursière de 40 mds de dollars avec 150 sociétés cotées.