Les déclarations des leaders du parti relatives à cette question d'importance et d'actualité sont hésitantes et confuses. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), dont la sortie du giron de la coalition présidentielle est qualifiée de «miracle», voire de huitième merveille, semble garder des séquelles indélébiles. La position du parti par rapport à l'éventuel quatrième mandat du président de la République est «chevrotante». Illustrant ce charivari, les déclarations des leaders du parti relatives à cette question d'importance et d'actualité sont hésitantes et confuses. Cela relève-t-il d'une vision politique autour de la prochaine élection présidentielle? Le président du parti, Bouguerra Soltani, avait, lors d'une rencontre regroupant 10 partis à Alger récemment, partagé l'idée que «le quatrième mandat n'aura pas de légitimité et sera même anticonstitutionnel, en insistant de ce fait sur le respect des dispositions de l'article 88 de la Constitution». Son adjoint, Abderrezak Mokri, lui a emboîté le pas en adoptant le même avis en étant catégorique dans son entretien accordé à notre confrère El Khabar, que «le MSP est contre un quatrième mandat pour le Président Bouteflika». Or les deux responsables ont été désapprouvés par le président du madjlis echoura, M. Saïdi. Ce dernier, à la tête du conseil consultatif, instance suprême entre les deux congrès, n'a pas hésité à se démarquer du rejet du quatrième mandat pour le chef de l'Etat, exprimé clairement par le vice-président du parti. «La question de la présidentielle relèvera exclusivement de la nouvelle direction du MSP qui sera issue du congrès», a-t-il précisé. Actuellement, nous sommes incapables de prendre une telle décision, puisque les choses ne sont pas encore claires», a-t-il justifié. Dès lors, les partis ébranlés dans leur certitude s'avisent d'anticiper sur une perspective qui reste encore au conditionnel. Partis appareils du pouvoir et ceux qui se réclament de l'opposition sont en mode silencieux en s'imposant une attitude de «wait and see». La classe politique qui accuse un retard important quant à se déterminer par rapport à l'échéance électorale prochaine, s'encombre de savoir d'abord si Abdelaziz Bouteflika a l' intention de se représenter ou pas à la présidentielle de 2014. «La présidentielle sera traitée après le congrès», a fait savoir, M. Saïdi. Par ailleurs, dans son communiqué final sanctionnant les travaux de la session extraordinaire de son conseil consultatif, le MSP a mis en garde contre «les risques de dérapage de la situation dans le Sud, notamment à Ouargla et à Ghardaïa, qui connaissent la montée du mouvement de contestation sociale.» Le parti appelle à la lutte sans merci contre la corruption en introduisant devant la justice tous les corrompus quel que soit le niveau de leurs responsabilités. Enfin, Bouguerra Soltani a appelé à l'ouverture de la session de son madjles echoura «au report de la révision de la Constitution, car certains cercles du sérail manoeuvrent pour faire passer en force une Constitution à leur mesure». Le même responsable a exigé des «garanties, notamment concernant le contenu de la feuille de route» car selon lui, le «document de synthèse des propositions faites par plus de 278 sensibilités politiques, aussi bien à la commission du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qu'à celle présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'est pas rendu public.»