Bouguerra Soltani, le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), a obtenu carte blanche pour mener à bien sa politique durant les cinq années à venir. Il a indiqué hier que la dernière session ordinaire du conseil consultatif (madjliss echoura) a été celle de la consécration, jusqu'en 2013, de la suprématie des institutions dudit conseil en tant que plus haute instance entre deux congrès. Lors de la désormais traditionnelle conférence de presse qui sanctionne la réunion du conseil, M. Soltani, qui était accompagné du président du madjliss echoura, Abderrahmane Saïdi, a affirmé que ladite session a «remis en cause le charisme des personnes au profit du charisme des institutions», ajoutant que le conseil national a décidé que les militants et cadres du parti sont la propriété du parti. D'où le quitus qui lui est offert de cumuler deux fonctions, jugées non «contradictoires». Au gouvernement en tant que ministre d'Etat et de chef de parti, alors qu'il avait annoncé sa décision de se consacrer uniquement aux affaires du parti au lendemain du quatrième congrès, a-t-il expliqué. En plus de la douzaine de points inscrits à l'ordre du jour, la réunion du conseil national a permis de trancher plusieurs options, notamment l'approfondissement et la promotion de la participation au gouvernement et à l'Alliance présidentielle, et a accordé le «visa» à la restructuration du parti, dont il est attendu d'apporter du «sang neuf» à la formation politique de Soltani, suivant quatre conditions, que les candidats doivent remplir, à savoir être des hommes de terrain, la discipline organique, l'acceptation par la base et la capacité intrinsèque des postulants. Le président du parti, qui a minimisé la portée des défections à cette réunion, à laquelle ont assisté 165 membres et qui a enregistré 15 absences excusées, a indiqué qu'elles ne peuvent être interprétées comme une position politique, arguant que toutes les précédentes sessions en ont connues. Sur le plan politique, Bouguerra Soltani a refusé tout commentaire au sujet de la participation du président de la République à la rencontre sur l'UPM, en rappelant la position traditionnelle du parti, selon lequel «l'UPM ne doit pas être prise comme un subterfuge pour une normalisation avec Israël, et qu'elle se fasse au détriment des droits légitimes du peuple palestinien». Selon lui, le projet de l'UPM est un espace aux contours flous. Quant à la révision constitutionnelle, M. Soltani dira que, «si le premier magistrat du pays n'a pas abordé, ni de près ni de loin cette question, il était judicieux que l'on se taise». A rappeler que le conseil consultatif du MSP a tenu sa réunion ordinaire les 3, 4 et 5 juillet, à l'hôtel Soummam de Boumerdès, sur le thème : «la souveraineté, symbole de l'indépendance», et traité deux points à l'ordre du jour, à savoir la politique générale et la politique de l'éducation ainsi que la question de la présence au gouvernement de Bouguerra Soltani en sa qualité de ministre d'Etat. Il s'est agi également du règlement intérieur, du mode de fonctionnement du conseil, du programme quinquennal 2008-2013, du programme annuel, du rapport de la commission organique, de la mise sur pied de la commission de discipline, de l'admission de dix nouveaux membres au conseil et, enfin, des questions d'actualité politique nationale et internationale. A. R.