le nouveau leader s'est adonné à un exercice de style, à des digressions, histoire de nous rappeler au bon souvenir du cheikh-président. Le nouveau président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) M.Bouguerra Soltani, a tenu en haleine pendant plus d'une heure hier toute la presse nationale et internationale lors de sa première sortie médiatique après sa désignation à la tête de ce mouvement en remplacement du défunt Mahfoud Nahnah. A défaut de précisions sur son programme d'action future, sa position par rapport aux événements majeurs de l'actualité nationale, dont la présidentielle, la crise au FLN et la crise de Kabylie, le nouveau leader du MSP s'est adonné à un exercice de style, à des digressions, histoire de nous rappeler au bon souvenir du cheikh-président. Flanqué à sa droite de son ex-rival à la succession et non moins vice-président du MSP, Abderrahmane Saïdi, et à sa gauche par le second vice-président Abderazak Mokri ainsi que du président du madjliss echoura, Mohamed Megharia, le président du Mouvement a clairement laissé entendre qu'il se donne du temps pour affiner sa stratégie et que les questions cruciales seront soumises au madjess echoura dont la première réunion devrait avoir lieu 45 jours après le 3e congrès. Après avoir remercié la presse nationale pour avoir contribué au succès des dernières assises, l'orateur a qualifié de «premier test démocratique après la dispariton de cheikh Nahnah» le dernier congrès. «Nous avons démontré que nous sommes des démocrates», ajoutera-t-il et que ce qui s'est passé ce week-end est «un changement de direction et non un changement du Mouvement». M.Soltani a expliqué que l'«ère nouvelle» dans laquelle est entrée sa formation est celle du «renouvellement des instruments et de l'introduction de nouveaux décors». Soltani a avoué avoir fait l'objet de contacts avant et lors du congrès, mais que tous ont été rejetés et la dernière décision est revenue à l'urne. «Nous refusons de marcher sur les tombes» en référence aux déclarations des déçus par le congrès. Interpellé sur le mystère qui entoure la désignation de 7 membres du madjliss echoura en plus des 200 élus par les congressistes, M.Soltani a déclaré: «Nous n'avons pas de dinosaures, nous n'avons ni anciens, ni nouveaux, ni faucons, ni colombes dans le Mouvement». Inter-rogé également sur l'évaluation du mandat du Président Bouteflika, l'orateur a répondu que la question devait être traitée lors du congrès, mais le manque de temps et le caractère peu urgent de la question ont fait que le dossier sera soumis au madjless echoura. Dans sa lancée, la question de la position du MSP sur la future présidentielle a été posée et le nouveau leader du MSP a dit que «tous les scénarios sont possibles». Il annoncera, sur un air de menace, qu'«à partir d'aujourd'hui on ne joue plus». Interpellé sur ses distances à propos de la politique participationniste de son parti, Soltani précisera qu'il s'agit de critiques ayant été faites avant le 2e congrès du MSP, mais plus après. Concernant l'absence de Abdallah Djaballah à l'ouverture du congrès, Soltani dira que le mouvement Islah était à l'université d'été à Skikda et que les excuses présentées ont été acceptées. M.Soltani a éludé la question sur le sort de Slimane Chenine et de Abdelkader Bengrina, deux membres de l'ex-madjilss echoura n'ayant pas figuré parmi les 19 ayant soutenu la candidature de Abderrahmane Saïdi à la présidence du MSP, et dont l'absence hier a été fort remarquée. A propos du placement des avoirs des caisses de sécurité sociale dans la banque El Khalifa du temps où M. Soltani était ministre du Travail et des Affaires sociales, le conférencier dira: «J'ai proposé aux caisses de placer leur argent en Bourse mais elles ont choisi la banque et elles sont libres.» Pressé de donner son avis sur le conflit au sein du FLN, M.Soltani commencera tout d'abord par dire que «le processus démocratique est encore fragile en Algérie. Nous avons peur que se cassent les rames de la démocratie.» Il a fait allusion à des concessions qui devraient être faites pour surmonter la crise. En ce qui concerne l'appel lancé par Benflis du haut de la tribune du congrès du MSP pour un pacte social démocratique, Soltani a répondu favorablement en posant les préalables des constantes qu'il a qualifiées de «tabous» que sont l'unité nationale, les langues, les libertés, etc. A une question sur la sincérité de l'appel du Président à un dialogue avec le Mouvement citoyen des ârchs, le président du MSP soutient la démarche tout en préconisant l'élargissement du dialogue à tous les problèmes. Et ce, dans «le respect des lois de la République». M.Soltani rappellera avoir indiqué aux ârchs, lors de la campagne électorale à Bouira, que «s'ils pouvaient prendre l'Algérie entière qu'ils le fassent sinon qu'ils la laissent».