L'Expression: La Société SM International Construction INC a été chargée de la réalisation du nouveau siège d'Air Algérie, mais ce chantier accuse un immense retard. Qu'en est-il exactement? Habib Merbet: L'appel d'offres a été lancé à la fin 2009, on a soumissionné dans les règles de l'art et nous avons gagné ce marché. SMI a été retenu pour un prix qui semblait être de moitié moindre que celui de notre concurrent. L'avis d'attribution en notre faveur a été publié en juillet 2010. S'agissant des délais, le projet devrait être livré en 23 mois. Mais le respect de ce délai ne pouvait se faire que si SMI avait eu entre les mains les plans définitifs et constructibles approuvés par la Protection civile et par le CTC depuis le premier jour, c'est-à-dire à la date de remise de la notification de démarrage des travaux. Ce qui n'a pas été le cas. SMI n'a reçu les premiers plans des fondations du radier de surface de 11.000 m2 qu'après 4 mois du début des travaux, soit en octobre 2011. De plus, en novembre 2011, le maître de l'ouvrage décide de changer l'aménagement complet du projet en remettant en cause la conception du maître de l'oeuvre. Les plans qui y sont relatifs ne nous sont parvenus qu'une année après le début des travaux pour la partie architecture et une année et demie suite à la notification de démarrage des travaux pour la partie électromécanique. Que s'est-il passé ensuite pour justifier ce retard? En octobre 2011, pour le génie civil, le maître de l'oeuvre nous signale un changement radical de tous les noyaux des sous-sols et des deux tours suite aux recommandations de la Protection civile. Nous soulignons qu'aucun rapport de la Protection civile pour ces changements ne nous est parvenu à ce jour. Nous n'avons, par ailleurs, aucune garantie que ces changements imposés par le maître de l'ouvrage et son maître de l'oeuvre, Khatib et Allami, ne soient pas un jour, éventuellement, remis en cause dans le futur par la Protection civile et dans ce cas, la réception provisoire et même définitive pourrait ne pas être prononcée pour les raisons citées ci-avant. SMI serait alors le responsable de cette situation. Le 4 février 2013, le maître de l'oeuvre Khatib et Allami (un bureau d'études libanais) nous envoie les plans de désenfumage des deux tours complètes alors que ces plans devaient nous être remis au moment de la conception. Ceci aura pour effet un changement radical de l'architecture et de l'électromécanique de tout le bâtiment. Et je passe sur d'autres détails. L'option d'aller vers un arbitrage international se précise. Cette décision est-elle votre dernier recours? Je ne sais pas d'où vous tenez cette information. Nous n'avons fait aucun recours! Pour nous, le client reste le client. Nous ne pouvons rien changer à la situation sinon faire en sorte que le chantier avance. SMI, groupe canadien, estime que c'est la meilleure manière de démontrer son respect et sa considération pour le client et pour le pays dans lequel il travaille. Notre vocation est de construire et rien d'autre. Bien entendu, SMI a le droit et le devoir de défendre ses intérêts en cas de nécessité. A présent, après les décisions prises par les deux premiers responsables des deux parties en novembre 2012 de désigner des représentants seniors pour régler les différends, nous avons pu signer rapidement un premier avenant en décembre 2012. Par la suite, nous avons été surpris par le fait que les interlocuteurs désignés par le maître de l'ouvrage, fin janvier 2013, ne sont plus en poste. Puis est arrivée dans la presse, cette mise en demeure du maître de l'ouvrage datée du 13 février 2013, sans le moindre préavis. Notre réponse à cette mise en demeure parue à partir du 17 février 2013 dans les mêmes supports médiatiques était claire. Le président de SMI Construction a manifesté par écrit l'entière disposition de son entreprise à collaborer avec le plus grand sens des responsabilités requis dans pareille situation. A titre indicatif, depuis novembre 2012 à ce jour, le maître de l'oeuvre et occasionnellement le maître de l'ouvrage ont décidé d'un commun accord de ne plus réceptionner les correspondances de l'entreprise, y compris de la part du signataire du contrat.