Le dernier hommage a été rendu hier à l'ancien président du Haut Comité d'Etat (HCE), Ali Kafi, au Palais du peuple à Alger. De hauts responsables de l'Etat, membres du gouvernement en tête, des proches du défunt, des personnalités politiques et historiques, se sont recueillis devant la dépouille du défunt qui a assumé la présidence du HCE de juillet 1992 à juin 1994. Le HCE, un organe installé juste après la démission du président Chadli Bendjedid. Le président de la République était le dernier à lui rendre hommage. Le chef de l'Etat a lu la Fatiha devant la dépouille du défunt drapée dans l'emblème national, avant de signer le registre de condoléances dans lequel il a souligné que l'Algérie a perdu en la personne du défunt l'un de ses vaillants héros. «Ali Kafi faisait partie des gens ayant marqué l'histoire contemporaine de l'Algérie. Mais malheureusement, beaucoup d'Algériens ne le connaissent pas assez. Donc, il est important que les médias participent à la divulgation et la rectification de l'Histoire», a témoigné Ali Haroun, ancien dirigeant de la Fédération de France du Front de libération nationale. «Très scrupuleux sur certaines constantes nationales, notamment l'arabe et l'Islam, la désignation du défunt à la tête du HCE n'a pas manqué de susciter appréhension et crainte chez certaines parties. Toutefois, il a su gérer cette période avec brio et il a été rationnel». «Il a hérité d'une lourde responsabilité, une crise terrible où des morts tombaient tous les jours, en succédant à Mohamed Boudiaf, en juillet 1992. Il était à la hauteur et a défendu les principes de la révolution, notamment les constantes (thawabit) comme il disait, cependant, cela ne signifie pas qu'il était fermé et replié sur soi, car il a su mener son règne à la tête du HCE d'une façon extrêmement rationnelle en collaboration avec ces collègues. Il a toujours été ferme et ouvert aux concertations avec ces collègues, ce qui a facilité beaucoup de choses et a permis de dépasser cette période d'une façon presque normale malgré l'ampleur de la crise que le pays a subie», a tenu à témoigner Redha Malek, également membre du HCE. «Toutes les mémoires se valent», dit-il sans vouloir verser dans la polémique suscitée par celles écrites par le défunt car, poursuit-il «le personnage a joué son rôle sur le terrain et a essayé de faire connaître l'expérience révolutionnaire de sa région, le Nord-Constantinois». Khaled Nezzar l'ancien ministre de la Défense, ex-membre du HCE, général-major à la retraite, a, de son côté, indiqué qu'«il faut reconnaître que le défunt a assuré ses responsabilités dans une période très difficile et compliquée». Avant d'ajouter: «Il fut choisi à la tête du HCE pour sa personnalité qui lui permettait d'assurer une cohésion au niveau national». M.Nezzar a rappelé que le défunt «avait entamé, dès son installation à la tête du HCE, des discussions avec la classe politique». «Il avait effectué un travail extraordinaire pendant une période très courte», a-t-il ajouté. Abderrahmane Belayat, qui a nié l'existence d'une quelconque différence ou conflit entre le défunt, membre du Comité central et la direction du l'actuel FLN, dira qu'«Ali Kafi, qui a pris la tête de l'ONM en novembre 1990, est un homme d'Etat, un intellectuel avec un parcours militant exemplaire». Pour sa part, le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a affirmé que «le défunt était un homme de dialogue, sincère et très modeste. Il avait toujours porté l'Algérie dans son coeur, faisant d'elle une préoccupation majeure». L'ancien chef de gouvernement, M.Belaïd Abdesslam, a estimé que feu Ali Kafi avait su assurer «la continuité du pouvoir dans des conditions très difficiles». «Il a réussi, durant sa présidence du HCE, à préserver le pays et à lui éviter une cassure», a-t-il soutenu. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd, a expliqué, quant à lui, être venu se recueillir à la mémoire d'un «nationaliste et d'un homme qui a su consacrer sa vie à l'indépendance de l'Algérie et à son édification»..