Abderrahmane Belayat Contacté hier par nos soins, le coordinateur du BP du FLN affirme que des gens sont venus le voir pour lui proposer de remettre le FLN au musée. Le FLN défend sa peau. Le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, a répondu aux partisans qui appellent à la remise du FLN au musée. Présidant une journée d'étude sur «la profession d'avocat», tenue jeudi dernier au siège du parti, le chef du BP a saisi l'occasion pour passer le message. «Le FLN n'ira pas au musée», a-t-il martelé devant les députés de la chambre basse en visant clairement les adversaires du FLN. Pour M.Belayat, il n'est pas question de remettre le parti au musée. Selon lui, le parti puise sa légitimité du peuple depuis 1962. Contacté hier par nos soins, le coordinateur du BP du FLN, affirme que des gens sont venus le voir pour lui proposer de remettre le FLN au musée. «Il y a des gens qui veulent supprimer le parti», a-t-il affirmé avant d'ajouter «ils sont venus me voir». Vu la situation de crise que traverse le parti majoritaire, les partisans de cette thèse profitent pour frapper fort. Ces derniers pensent que l'absence de secrétaire général à la tête du parti constitue une véritable aubaine pour remettre sur le tapis l'idée du musée. «C'est très grave de vouloir mener une pareille initiative», a estimé M.Belayat en précisant qu'elle est vouée a l'échec. Pour le chef du bureau politique, qui gère le parti depuis l'éviction de Abdelaziz Belkhadem de son poste en fin janvier, le FLN demeurera, pour longtemps encore, une force politique importante dans le pays, même si certains souhaitent «ranger ce sigle au musée dans un placard». Malgré la situation d'impasse que traverse le parti, le FLN gardera sa place de leadership sur la scène politique. La riposte de M.Belayat a été bien appréciée par les redresseurs. Il a bien fait de répondre, affirme Mohammed Seghir Kara. Joint hier par téléphone, M.Kara salue la position de M.Belayat. «Certaines parties profitent de la crise pour détruire le parti», a-t-il déploré. L'idée du musée ne date pas d'aujourd'hui. Une vive polémique a été provoquée, il ya plus de deux ans, par des historiens et des partis politiques. Ils justifient le fait que le FLN appartient à tout le peuple algérien et c'est grâce à lui que le pays a été libéré du colonialisme. Pour eux, ce patrimoine historique doit être préservé. Ces derniers refusent que le FLN soit utilisé à des fins politiques et pour servir des intérêts des uns au nom du peuple. Lors de la réunion de jeudi, consacrée à l'avant-projet de loi portant organisation de la profession d'avocat, M.Belayat n'a pas dit mot sur la crise qui émaille le parti et la vacance du poste de secrétaire général. Le chef du BP ne s'est pas exprimé sur la révision constitutionnelle. Selon M.Kara, «Belayat tente d'éviter les questions qui fâchent et s'attèlle à la réunification des rangs du parti. Le coordinateur du bureau politique tente de donner un nouveau souffle au parti. Etant la première force politique du pays, le parti se voit dans l'obligation de participer à l'accompagnement des réformes politiques. C'est pourquoi, une journée d'étude portant sur la profession d'avocat a été organisée jeudi dernier au siège du parti. Le FLN qui fonctionne sans SG depuis presque trois mois tente de dépasser sa crise. La tenue de la session ordinaire du comité central n'a pas encore été tranchée. Malgré les consultations lancées de part et d'autre, la situation est au point de départ. «Jusqu'à présent les choses sont à l'arrêt», affirme M.Kara.