Des mois après la destitution de son désormais ex-secrétaire général, objet d'un retrait de confiance exprimé par vote lors de la dernière session ordinaire de son comité central (CC), le FLN ne semble pas pressé d'en finir avec sa situation de parti politique… «étêté». Cette situation anormale s'inscrivant dans la durée au sein du plus vieux parti est sans doute la plus cocasse qui pouvait arriver à une formation politique en pole position sur l'échiquier national. Elle l'est d'avantage lorsqu'on se rappelle le propos que les cadres dirigeants du FLN ne cessent de mettre en évidence, à savoir que le parti constitue un «réservoir inépuisable de compétences». Le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, a rassuré, pour sa part, que «le FLN n'ira pas au musée» jeudi dernier, lors de la réunion des députés qu'il a présidée au siège national du parti sur les hauteurs d'Alger. «Le FLN puise sa légitimité du peuple algérien depuis 1962 et demeurera pour longtemps encore une force politique importante dans le pays», dira le gérant des affaires courantes du FLN depuis maintenant presque cinq mois. «Le FLN se porte bien et la crise qui le secoue en ce moment n'est pas la première que traversent ses rangs. On saura certainement la surmonter comme on a très bien su le faire dans les autres moments difficiles qu'a connus le parti», ajoutera en substance le même intervenant. M. Belayat n'a soufflé mot par ailleurs au sujet de la situation du poste de secrétaire général du FLN toujours vacant. En agissant de la sorte, le coordinateur du BP du FLN ne fait que pérenniser le black-out qui entoure les tractations menées par les différentes tendances du parti au sujet de la désignation d'un successeur consensuel à la tête de la formation. Les contacts se poursuivent certes comme l'a confirmé récemment Kassa Aïssi, le chargé de communication du parti, dans une déclaration au Temps d'Algérie. Sauf que ces contacts en question semblent être entourés d'un secret bien gardé et aucune information n'a filtré à propos d'un éventuel successeur au poste du secrétaire général. Par le passé, et durant les premières semaines ayant suivi la destitution de Belkhadem, plusieurs noms avaient été évoqués parmi les «grosses pointures» que l'on disait des plus pressenties à même de prendre les commandes du parti. Toutefois, on remarquera bien que cette dynamique s'est brusquement estompée notamment à la suite du décès, le 10 février dernier, du sénateur Abderrazak Bouhara, qui était l'un des favoris pour occuper le poste du secrétaire général du FLN en sus de Amar Saïdani et d'Abdelaziz Ziari, pour ne citer que ces deux-là.