Il suffisait, en effet, de peu pour que «l'irréparable se produise». La guerre des mots entretenue depuis le scrutin des locales entre le parti d'Aït Ahmed et les archs a failli dégénérer en affrontement ce jeudi à Tazmalt. Le meeting initié par les coordinations locales affiliées à la Cicb s'est déroulé dans une situation d'extrême tension. Il suffisait, en effet, de peu pour que «l'irréparable se produise», témoigne un citoyen qui explique que «cette situation conflictuelle est née à la suite de la participation du FFS à l'élection d'octobre 2002». Depuis, les frères du même arch (Ath M'likèche entretenaient «des relations conflictuelles ravivées par la récente décision de révocation des élus», et cela a été consigné dans le protocole d'accord additionnel signé par les archs dialoguistes et le chef du gouvernement. Les deux clans qui s'étaient constitués à la faveur des locales reviennent sur le terrain de la confrontation qui s'articule autour des considérations claniques. Il y a le clan qui avait voté le 10 octobre 2002 et qui ne veut pas entendre parler d'une dissolution quelconque des deux assemblées que comptent les archs Ath M'likèche (APC Beni-M'likèche et APC de Tazmalt). Un clan favorable au parti d'Aït Ahmed. Puis, il y a l'autre clan, proche des archs, qui ne jure que par «le départ immédiat des indus élus». Ce jeudi, on a assisté à une manifestation qui, au-delà de son caractère extrêmement tendu illustre parfaitement ce cas de figure. Destiné initialement pour soutenir le dialogue en cours à Alger et exiger le départ des élus, le meeting a été une véritable tribune où des revendications diamétralement opposées ont été scandées pendant toute la matinée. Aux slogans du genre «Ouyahia, Abrika Khoubatha», ou encore «dialogue taiwan» vous entendez inlassablement des répliques chère aux archs «l'arch des dangers», «FFS berra» pendant que les délégués des archs développaient un discours favorable au dialogue devant une assistance moyenne, un autre groupe s'est détaché pour écouter un sexagénaire, Da Amrane, qui exprimait le soutien de la population aux élus locaux. Les pics de tension ont vite été calmés par les sages, des deux camps, dont les délégués de la Cicb et le maire de Tazmalt. Cela n'a pas empêché des bagarres vite contenues par les plus soucieux de la tournure dangereuse que pourrait prendre l'événement. «Assa azeka, le FFS yella yella, l'mire yella yella», soutenait un groupe visiblement acquis au FFS. La sagesse a finalement prévalu. Cela n'aurait pas eu lieu sans le sens de la responsabilité dont ont fait preuve les responsables des deux camps. De l'avis général, la tension ravivée par le dialogue est loin d'estomper le brasier attisé à Tazmalt c'est un signe annonciateur d'un scrutin loin d'être celui de la sérénité et avancent beaucoup d'observateurs qui cachent mal leur pessimisme face à l'évolution de la situation.